Il est possible de toucher le chômage après une démission - pas besoin de rupture conventionnelle
Sans rupture conventionnelle, un salarié peut quand même toucher le chômage après avoir démissionné de son emploi.
Quitter son emploi n'est pas chose facile. Pourtant, beaucoup de salariés y pensent. Dès lors, deux options principales se présentent au salarié qui souhaite cesser son activité : la démission ou la rupture conventionnelle. La première solution, bien que rapide, prive généralement le salarié de ses droits au chômage, le laissant sans revenus s'il n'a pas retrouvé d'emploi. La seconde option, la rupture conventionnelle, nécessite l'accord de l'employeur qui s'avère souvent difficile à obtenir. Les employeurs sont réticents pour deux raisons principales : le coût financier lié à l'indemnité de départ et la crainte d'encourager d'autres salariés à suivre le même chemin.
Il existe pourtant des solutions permettant de bénéficier des allocations chômage après une démission. La plus connue est le dispositif de reconversion professionnelle. Pour en bénéficier, le salarié doit justifier d'au moins cinq ans d'activité continue, soit environ 1 300 jours travaillés, que ce soit chez un ou plusieurs employeurs. Le processus implique un rendez-vous obligatoire avec un conseiller en évolution professionnelle pour établir un dossier qui sera examiné par une commission. Une fois le dossier validé, le salarié dispose de six mois après sa démission pour s'inscrire à France Travail et commencer à percevoir ses allocations.
Cependant, tous les salariés désireux de démissionner n'ont pas nécessairement un projet de reconversion professionnelle ou de création d'entreprise en tête. Une autre option, beaucoup moins connue, permet également de bénéficier des allocations chômage après une démission. Près de 4 millions de personnes pourraient être éligibles à ce dispositif.

Les allocations chômage peuvent être octroyées après une démission, en cas de déménagement du salarié lié à un changement de sa situation matrimoniale. En effet, un salarié peut prétendre aux allocations chômage s'il démissionne pour s'installer avec son conjoint ou son partenaire de PACS. Cette union doit être officialisée soit dans les deux mois précédant le déménagement, soit dans les deux mois qui le suivent. Au vu des 2 millions de couples ne vivant pas sous le même toit en France, ce dispositif pourrait concerner un nombre significatif de personnes.
France Travail précise que les conditions d'application de ce dispositif restent relativement souples. Néanmoins, certains critères doivent être respectés. Le simple fait de déménager à quelques rues de son domicile actuel ne suffit pas. L'organisme examine chaque dossier individuellement en prenant en compte notamment la durée des trajets entre le nouveau domicile et le lieu de travail. Un lien de causalité direct entre la démission et le changement de résidence doit être établi. Par exemple, si le salarié conserve un accès direct en transport à son lieu de travail depuis sa nouvelle adresse, sa demande risque d'être rejetée.