"J'ignorais que ce métier existait, aujourd'hui je travaille dans les salons secrets du Printemps"

"J'ignorais que ce métier existait, aujourd'hui je travaille dans les salons secrets du Printemps" Sans baccalauréat, Jean-Christophe travaille aujourd'hui dans les coulisses du Printemps Haussmann à Paris.

"Je ne vais pas vous mentir. Une journée typique, ça n'existe pas ici", confie d'emblée Jean-Christophe Marcoud, salarié au Printemps au Journal du Net. A 38 ans, cet originaire d'Alès travaille depuis deux ans et demi dans les grands magasins parisiens du Printemps Haussmann.

Sa mission : accompagner des clients dans leurs achats vestimentaires et leur offrir une expérience shopping personnalisée. Jean-Christophe est personal shopper. "Je suis là aussi pour leur dire quand ça ne va pas. Par exemple : "cette tenue ne vous met pas en valeur, orientez-vous plutôt faire ceci"."

Le métier de Jean-Christophe s'articule autour de deux types de rendez-vous. Les clients peuvent sélectionner Jean-Christophe directement sur le site internet du Printemps, sur la base de son profil et de son style, ou arriver sans rendez-vous pour un accompagnement immédiat en magasin.

Après un entretien téléphonique ou une discussion sur place pour cerner les goûts, le budget et l'événement visé, il prépare des sélections personnalisées qu'il présente dans des salons privés du magasin, à l'abri des regards.

Ces espaces confidentiels permettent aux clients "d'oser un peu plus" qu'en magasin traditionnel, car "une fois que c'est dans le salon, ils se disent 'bon, la pièce est devant moi, je vais essayer'." Au Printemps, le service, entièrement gratuit, s'adresse à tous les budgets, de 200 à 20 000 euros. Jean-Christophe consacre également du temps à l'administratif et à la vente à distance, envoyant des photos de pièces à ses clients réguliers.

Jean-Christophe n'avait pas prévu cette carrière. "Il y a dix ou quinze ans en arrière, quand je travaillais à la Cité des Sciences à vendre des pâtes à prouts et des expériences scientifiques, je ne me voyais pas du tout arriver là", s'amuse-t-il.

Son parcours l'a mené des rayons de Carrefour aux boutiques des musées parisiens, puis dans diverses enseignes de mode comme Eleven Paris, The Kooples ou Vans, où il a gravi les échelons jusqu'à devenir directeur. Le déclic est venu grâce à son ami Nicolas Waldorf, animateur de l'émission "Incroyable Transformation" sur M6, qui lui a permis de gérer les looks des animateurs et candidats pendant plusieurs saisons.

Sans baccalauréat, Jean-Christophe a néanmoins suivi une formation de conseil en image financée par ses points CPF pendant son passage à la télévision. Cette formation, centrée sur la morphologie et la colorimétrie, lui est essentielle pour être personal shopper. "C'est vraiment très important pour savoir comment aider les clients à évoluer vers quelque chose de plus cohérent pour eux".

Aujourd'hui, comme tous les vendeurs du secteur, Jean-Christophe bénéficie d'un système de rémunération basé sur quatre objectifs à réaliser, chacun débloquant des primes. Le groupe préfère ne pas communiquer les détails pour des raisons concurrentielles, mais confirme que le fonctionnement reste classique dans le secteur du commerce de luxe. D'après la plateforme de recrutement Indeed, un personal shopper touche en moyenne 1912 euros par mois.