Qu'est-ce que l’insécurité interieure ?

L’insécurité intérieure est un état que nous traversons parfois, ou que nous vivons quotidiennement. Cet état colore le monde autour de nous de nos propres peurs et angoisses. Nous avons tous des endroits ou l’insécurité est plus forte qu’à d’autres : sphère professionnelle, affective, familiale. Explorons ces zones où ne nous sentons pas en sécurité.

Avoir l’impression de n’être jamais à la hauteur dans le monde professionnel. Se sentir toujours en phase d’être abandonné par l’être aimé. Voir du rejet, de l’abandon, du délien, ou autre sentiment négatif dans tout lien affectif ou avec une seule personne qui représente une zone d’angoisse. Tous ces cas de figure ont à voir avec l’insécurité intérieure. De façon imagée, la façon dont nous recevons la réalité prend la teneur de l’état intérieur dans lequel nous sommes.

Si nous nous sentons toujours inférieur à toute personne charismatique dans la sphère professionnelle par exemple, c’est parce que nous ne nous sentons pas en sécurité. L’environnement, l’image que nous avons de nous ou des autres, créent cette insécurité face à une situation donnée. Dans ce cas-là précisément, si l’individu se sent constamment inférieur alors il interprètera tout silence, ou simplement une absence de valorisation ou de validation venant de la personne « charismatique », comme de la désapprobation ou une remise en question de sa propre personne. Nous donnons du sens à ce qui n’en a pas. Un pas hors de l’insécurité c’est déjà de remettre en question les éléments que nous utilisons contre nous.

Signal d’alarme que vous êtes en insécurité

Plusieurs éléments et sensations vous indiqueront que vous êtes dans une zone d’insécurité intérieure. Il est important de les prendre en compte pour repérer le contexte et l’environnement qui les déclenchent et pour pouvoir alors vous décaler de votre ressenti. Vous avez des pensées récurrentes qui vous rabaissent ou qui spéculent sur un futur négatif : abandon, échec, rejet, perte, impression que cela ne va pas marcher, que l’on vous juge, que l’on ne vous aime pas, que l’on ne vous trouve pas à la hauteur. Cette liste, non exhaustive, peut s’agrandir à l’infini. Globalement, tout ce qui vous donne une impression de danger ou d’angoisse est connecté à vos zones intérieures d’insécurité.

Comment pouvons-nous définir ces zones d’insécurité ? Il s’agit de sphère de la vie qui d’une manière ou d’une autre vous connecte à de l’angoisse. Cela peut être la sphère du travail ou de l’affectif. Cela peut s’activer par un lieu, un mot, un sentiment amoureux, un sentiment de haine. Les émotions et les ressentis de la vie sont des canaux qui vous renvoient toujours en quelque part à votre histoire passée. Nous sommes des êtres pris dans un présent-passé-futur qui, par la mémoire et le psychisme, se mélange sans cesse. Ainsi, si par exemple votre zone d’insécurité concerne la hiérarchie au travail, vous allez potentiellement ressentir un malaise, voire une remise en question dès que vous serez à son contact, ou même avant, lorsque vous aurez l’idée d’être à son contact. De l’angoisse, des peurs, des actes manqués, des lapsus, des émotions inexpliquées, tous ces éléments peuvent être les signaux que vous traversez une zone qui, d’une manière ou d’une autre, vous déstabilise, appuie sur une insécurité que vous aviez déjà en vous.

Pourquoi avons-nous de l’insécurité intérieure

Votre insécurité intérieure se construit par votre histoire. Les émotions rencontrées, les angoisses ressenties, engrangées et associées. Les transmissions parentales. Par exemple, avoir vu votre père peu à l’aise dans le relationnel. Avoir ressenti que votre mère était anxieuse lorsque vous passiez un examen. Les récits de votre enfance aussi, tout comme les personnes autour de vous qui vous ont servi d’exemple. Et puis, vos expériences de vie à vous, vos impressions d’échec et de réussite, ce que vous avez verbalisé ou non. Du plus petit évènement aux plus gros traumatismes, tout crée votre rapport au monde et vos états intérieurs.

Globalement, si l’on ne questionne pas son histoire, nous avons de fortes chances de nous retrouver avec des zones d’insécurité non reconnues, qui nous font agir sans conscience que c’est par angoisse que nous sommes en train de décider ou de ne pas décider. La non-prise de risque, l’immobilisme, la docilité au mauvais endroit, pousser quelqu’un à partir par peur qu’il nous quitte, tous ces actes sont souvent tout droit issu de nos zones d’insécurité. Bien sûr, en creusant vous trouveriez que votre zones d’insécurité est faite de névrose et de problématiques de vie. Mais sans verbalisation, nous avançons dans le noir, sans lucidité sur nos choix.

Que mettre en place pour se sécuriser soi-même

Verbalisez le plus possible ce que vous ressentez en premier lieu avec vous-même. Plus vous serez au clair avec vos ressentis et leurs sources, plus vous saurez vous en détacher. N’oublions pas la célèbre phrase de Jung : « Ce qui ne se verbalise pas finit par revenir comme un destin ». Qu’entendait-il par là ? Que l’homme est ainsi fait que tout ce qu’il ne verbalise pas, tout ce qui ne prend pas sens d’une manière ou d’une autre par le conscient toque et retoquera à la porte jusqu'à ce que cela sorte.

Donc, dans chaque situation où vous vous sentez en insécurité, repérez à quoi cela vous connecte et quel type de pensées cela crée en vous. Ainsi, vous serez à même de les reconnaitre et de vous en détacher lorsque vous rencontrez à nouveau la même zone.

Repérez le contexte dans lequel vous vous sentez insécurisé. Face à la hiérarchie ? Face à vos équipes ? Face à l’amour ? Face à l’amitié ? Une fois que vous aurez compris quel contexte active cette insécurité en vous, observez quel cycle de pensées toque à votre porte. Impression que l’on va vous trahir ? Vous rejeter ? Vous juger ? Vous abandonner ? Les termes qui vous viennent vous indiquent où se situe votre traumatisme. Une fois que vous aurez compris, quoi vous renvoie à quoi, vous êtes déjà petit à petit en train de réduire ces zones néfastes.

Enfin, ne vous fiez jamais à vos pensées négatives lorsqu’elles sont récurrentes. Tout ce que l’on pense de négatif à son propre sujet ou au sujet d’autrui, dans au moins trois contextes différents, est potentiellement névrotique et connecté à une zone d’insécurité. Par exemple, si vous avez tendance à penser que vous êtes nul dans votre travail, avec les autres et dans tout ce que vous entreprenez en dehors du travail, vous avez de fortes chances d’être dans une illusion de vous face au monde. Cet exemple simpliste illustre un fait : tout ce qui est négatif comme pensée et dans la récurrence est potentiellement un symptôme de votre zone d’insécurité et non pas le reflet de la réalité.

Les zones d’insécurité sont à explorer et à comprendre pour pouvoir se bâtir une réalité choisie et non pas subir une négativité illusoire qui colore le monde.