Le recrutement d’alternants : un enjeu réel pour les entreprises

L'alternance est en vogue dans certains pays comme l'Allemagne. La France a un peu de retard en la matière. Dommage, ce système est bénéfique pour les entreprises et les jeunes diplômés.

Le nouveau visage de l’alternance 

L’apprentissage a été longtemps perçu comme étant l’apanage des jeunes suivant une formation technique (CAP, BEP, Bac pro en hôtellerie-restauration ou sur des métiers liés à la construction par exemple). Depuis plusieurs années, montée du chômage aidant, on note un revirement très concret, qui s’est d’ailleurs traduit ces derniers mois par des annonces fortes du gouvernement (relance de l'apprentissage, soutien aux PME qui embauchent un apprenti, etc.). 

L’idée est simple : redonner à l’apprentissage ses lettres de noblesse pour relancer l’emploi des jeunes. Aujourd’hui, de l’électrotechnicien au chef de produit marketing, tous les profils sont concernés par l’alternance et l’Etat affiche un objectif clair : 500 000 apprentis pour 2017 (ils étaient 400 000 en 2015, ils sont 3 fois plus nombreux en Allemagne). Notons que le niveau de diplôme augmente. 76% des nouveaux apprentis ont niveau bac et plus. Les universités, écoles de commerce et ingénieurs proposent également l'apprentissage.  

Un plus employabilité pour les jeunes… 

L’expérience professionnelle : c’est ce après quoi courent tous les étudiants. Un catalyseur pour décrocher un poste, un facilitateur d’insertion professionnelle une fois le diplôme obtenu. Les alternants se présentent sur le marché du travail avec 1, 2 parfois 3 années d’expérience au compteur. Si les moyennes entreprises accueillent 73% des nouveaux alternants, les grandes entreprises offrent aujourd’hui de plus en plus d’opportunités, notamment sur des postes tertiaires à haut niveau de qualification : 80% des apprentis embauchés dans ces structures préparent un diplôme du supérieur. Depuis 2014, la loi contraint les entreprises de plus de 250 salariés d’accueillir en leur sein 4% d’alternants a minima. Parmi ces entreprises, des poids lourds duCAC 40 et des entreprises parmi les préférées des jeunes français ; de quoi donner du poids à sa candidature.  

… et un atout économique pour les entreprises 

Pour les entreprises, les contrats de qualification ou de professionnalisation en alternance sont également intéressants à plusieurs égards. Dans certains secteurs (pensez à la banque, l’assurance ou l’IT par exemple), la guerre des talents fait rage. Les difficultés de recrutement sur certains postes sont réelles et il est crucial pour les entreprises de pouvoir capter au plus tôt les meilleurs profils. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si en Ile-de-France, 80% des apprentis du secteur bancaire ont été recrutés à la fin de leur formation.

L’embauche d’apprentis ou alternants permet à l’entreprise d’identifier les hauts potentiels et de se prémunir d’éventuelles difficultés de recrutement de profils qualifiés en intégrant directement, après validation du diplôme, les professionnels qu’elle aura formés en fonction de ses besoins. Missions, responsabilités, transfert de compétences : l’entreprise forme, à travers les contrats d’alternance, les futurs collaborateurs que la formation initiale aura parallèlement dotés de toutes les connaissances théoriques clés.