Former plutôt que recruter : la vraie stratégie pour survivre aux mutations du travail ?

Le monde du travail évolue : IA, écologie, nouvelles attentes. Pour rester compétitives, les entreprises doivent investir dans l'apprentissage continu et personnalisé, un levier d'agilité et d'avenir.

Le monde du travail change à toute vitesse. Intelligence artificielle, transition écologique, mondialisation, nouvelles attentes des salariés… Les métiers évoluent, se transforment, disparaissent ou émergent. S’adapter devient un défi permanent. Dans ce contexte, embaucher ne suffit plus. Pour rester compétitives, les entreprises doivent aussi faire évoluer ceux qui sont déjà là.

Cela passe par un apprentissage continu visant à accompagner les salariés à acquérir, mais aussi à « désapprendre » des savoirs et compétences pour s’ajuster à de nouveaux outils, rôles ou méthodes. La solution ? Aller plus loin que les simples formations théoriques via des expériences concrètes et immersives.

Aujourd’hui, une entreprise performante n’est pas celle qui recrute le plus, mais celle qui investit dans le développement de ses équipes. Les plus avancées misent sur la formation continue, souvent enrichie par l’intelligence artificielle pour suivre les évolutions, combler les écarts, et aligner les compétences avec les priorités de l’entreprise. Et il y a urgence. Selon l’OCDE, plus d’un milliard d’emplois dans le monde seront transformés dans les dix prochaines années. Dès 2026, ce seront pas moins de 40 % des salariés qui devront apprendre de nouvelles compétences, portés par l’essor de l’IA et de l’automatisation. Pourtant, 63 % des responsables informatiques affirment qu’un manque de compétences a retardé la transformation numérique de 3 à 10 mois. 

Pourquoi les formations classiques ne suffisent plus

Aujourd’hui, beaucoup d’entreprises peinent à répondre à une question pourtant essentielle : quelles compétences ont vraiment leurs équipes ? Et comment ces compétences évoluent, alors que certains métiers disparaissent pendant que d’autres apparaissent ? Elles ont du mal à suivre le rythme, perdent des talents, recrutent à prix fort et voient leur productivité baisser.

Bien sûr elles ont mis en place des formations. Mais ces dernières sont souvent ponctuelles, trop génériques, pas assez personnalisées, et ne répondent pas aux besoins réels d’équipes multigénérationnelles, aux parcours et attentes très variés. Aujourd’hui, les responsables RH doivent en effet composer avec cinq générations au sein de la même entreprise : des plus anciens (la génération silencieuse et les baby-boomers)aux plus jeunes (générations Y et Z). Chacune avec ses propres repères, attentes et façons de travailler.

Résultat : les salariés n’y trouvent pas leur compte. Et les entreprises non plus. Difficile d’évaluer l’impact réel des formations. Autre frein, l’absence d’outils modernes pour cartographier les compétences, suivre leur évolution, et parler un langage commun en matière de talents. Et quand les compétences ne sont pas au rendez-vous, les conséquences pour l‘entreprise sont bien réelles : perte d’efficacité, risques juridiques, surcoûts RH, démotivation, départs… Et à long terme, c’est aussi la marque employeur qui en pâtit.

La nouvelle façon d’apprendre au travail

Podcasts, vidéos courtes, modules interactifs ou réalité virtuelle, accessibles à tout moment, sur le terrain comme à distance, les entreprises les plus innovantes ne se contentent plus de proposer des formations standardisées ou de simplement cocher des cases pour répondre aux obligations. Elles adoptent une approche proactive et intelligente pour développer les talents et misent sur des systèmes d’apprentissage modernes boostés par l’IA, qui permettent d’identifier précisément les compétences des employés et de repérer rapidement les lacunes à combler. Les salariés apprennent mieux, plus vite, et de façon adaptée à leur métier et à leurs envies. Une entreprise qui investit dans le développement de ses collaborateurs renforce leur engagement.

À l’inverse, le manque de perspectives d’évolution est l’une des premières causes de départ, notamment chez les jeunes générations. L’apprentissage devient ainsi un processus continu, enrichi par des retours en temps réel qui aident chacun à progresser au quotidien. Ces systèmes offrent aussi une vision claire et globale des compétences présentes dans l’entreprise, ainsi que de l’efficacité des formations suivies. Ils équilibrent l’acquisition des compétences obligatoires, comme celles liées à la réglementation, avec celles qui sont humaines, comme la communication ou la gestion de crise, ou bien encore stratégiques, essentielles pour l’évolution de l’entreprise. Enfin, ce type d’apprentissage s’intègre naturellement dans le travail quotidien : les salariés peuvent se former facilement, où qu’ils soient, à tout moment, sans interrompre leurs activités. C’est une manière d’apprendre qui s’adapte au rythme du monde moderne.

Un coût… ou un investissement ?

On entend souvent que la formation coûte cher. C’est une réalité. Mais l’inaction coûte bien plus cher encore. Bien pensée, la formation fait gagner du temps, évite les erreurs, réduit la dépendance au recrutement externe et améliore l’agilité de l’organisation. Elle prépare surtout l’entreprise à l’avenir, aux nouveaux outils, aux nouveaux modèles économiques et aux exigences sociétales et réglementaires qui s’imposent de plus en plus vite.

Dans un monde qui bouge en permanence, les entreprises qui apprennent vite sont celles qui tiennent la distance. Cela suppose une vraie stratégie de développement des compétences, mais aussi une visibilité claire sur les talents en interne. Alors plutôt que de courir après des profils rares… et si on investissait enfin dans ceux qu’on a déjà ?