Jérémie Sicsic (Unow) "Nous levons 3 millions pour devenir le leader français du Mooc professionnel"

Le concepteur de Mooc compte étoffer son service commercial et atteindre les 200 formations en catalogue d'ici fin 2019 contre 35 aujourd'hui.

JDNUnow lève des fonds. Quel montant et auprès de quels investisseurs ?

Jérémie Sicsic est le co-fondateur de Unow. © Unow

Jérémie SicsicNous levons 3 millions d'euros auprès de News Invest, qui est notre investisseur historique, mais aussi de M Capital Partners et d'Alto Invest qui est également investisseur de TalentSoft, la plus grosse entreprise de e-RH de France. Nous sommes donc parfaitement armés pour atteindre notre objectif.

Quel est cet objectif ?

Devenir l'organisme digital de formation professionnelle leader en France. Pour cela nous avions besoin d'investir. Sur l'année 2017, nous avions anticipé la levée de fonds et avons doublé nos effectifs. Nous sommes désormais 40 salariés. D'ici 2018, nous espérons dépasser le cap des 50 collaborateurs. Les profils les plus ciblés sont les développeurs et les équipes commerciales.

Pour grossir, nous voulons augmenter fortement le nombre de Mooc sur notre catalogue. Pour le moment nous avons 35 formations, nous comptons arriver à 50 d'ici la fin de l'année et atteindre le cap de 200 d'ici fin 2019. L'idée est de pouvoir aider les entreprises et les salariés à s'adapter à la révolution digitale, aux nouveaux modes de management, à la gestion de projet et aux nouvelles modalités de travail telles que le télétravail.

Il existe plusieurs concepteurs de Mooc sur votre créneau. Comment vous distinguez-vous ?

"Unow compte 300 clients. Nous voulons doubler ce nombre fin 2018"

Nous nous démarquons en nous focalisant sur le service après-formation et l'avant formation. En amont, nous voulons aiguiller nos apprenants vers la formation qui correspond exactement à leurs besoins. D'où l'importance d'étoffer notre catalogue au plus vite. Nos Mooc sont accessibles à vie, deux mois après la formation nous proposons des quizz pour mesurer la conservation des acquis car 90% des connaissances sont oubliées à ce moment là. Ainsi, les salariés, les managers ou les responsables formation ne sont pas livrés à eux même une fois le certificat obtenu. Nous misons également beaucoup sur le social learning grâce à des forums et des webinars. Cela nous semble plus pertinent que l'adaptive learning qui à mon sens néglige un peu le facteur humain.

Quels sont vos objectifs commerciaux ?

Pour le moment Unow compte 300 clients, dont plusieurs grands comptes comme Air France, Areva ou BNP Paribas. Nous voulons doubler notre portefeuille client d'ici fin 2018. En termes de chiffre d'affaires, nous avons une croissance annuelle de 100% par an depuis notre création. Nous souhaitons maintenir le cap. C'est pourquoi nous sommes actuellement en train d'étendre notre service commercial.

"A moyen terme, nous aimerions vraiment nous implanter à l'étranger"

Comptez-vous vous implanter à l'international ou rester sur le marché français ?

A moyen terme, nous aimerions vraiment nous implanter à l'étranger. Nous avons déjà commencé à traduire certaines de nos formations en anglais pour les filiales étrangères de certains de nos grands comptes. Ce n'est pas encore une stratégie formalisée. A l'heure actuelle, il nous semble plus pertinent de devenir la référence sur le marché français.

En début d'année, vous avez racheté la plateforme Windie. Comptez-vous poursuivre votre stratégie de croissance externe ?

Pour le moment, nous sommes encore en train d'assimiler Windie. Cette start-up a conçu une plateforme d'hébergement de Mooc ce qui nous a permis d'améliorer le contenu et le contenant. L'objectif est de privilégier la croissance organique à la croissance externe.

Selon-vous, la réforme de la formation professionnelle que compte mettre en place le gouvernement va-elle donner un coup de boost au secteur des Mooc ?

Pour l'instant, le gouvernement n'a pas fait de propositions concrètes concernant cette réforme. Mais la philosophie générale semble être la suivante : responsabiliser les salariés qui pourront librement utiliser leur CPF et instaurer une vraie labellisation des organismes de formation. Si cela se met en place, il y aura une vigilance accrue sur la qualité des formations et les résultats concrets qu'elles offrent. En conséquence, les organismes qui proposeront des formations sérieuses, fiables et répondant à de vrais besoins professionnels auront de beaux jour devant eux. Nous ne voulons pas rater le train, ce qui explique en partie notre levée de fonds.