Télétravail et équipement informatique : 3 pièges à éviter

La crise du Covid a durablement installé le travail hybride dans la culture des entreprises. Néanmoins, ce mode d'organisation est loin d'être complètement sécurisé au niveau de l'équipement. Quelques études récentes illustrent les pièges à éviter.

La casse

Une enquête de l’assureur britannique Direct Line auprès de 2000 personnes et citée par Le Monde Informatique montre que le confinement et le travail à distance ont mis à rude épreuve les terminaux fournis par les employeurs. Ainsi 52% des sondés avouent avoir cassé leur matériel avec comme causes les plus fréquentes des chutes, des boissons renversées ou des oublis au soleil. Les coupables sont aussi multiples puisque les enfants, conjoints, colocataires sont incriminés dans 38% des cas.

Ces dommages sont loin d’être anodins : le dégât moyen dépassait les 580€ avec des pics à 1100€. Ces coûts énormes (et la peur des réprimandes) ont même incité 40% des sondés à tenter une réparation par eux-mêmes avec des résultats non estimés. Quant à ceux qui ont alerté leur support, ils ont dû subir des délais de résolutions allant de 3 à 5 jours pour un tiers d’entre eux et d'une à deux semaines pour le quart le plus malchanceux.

Le désengagement

Un moyen apparemment simple d’inciter le collaborateur à prendre soin de son équipement est de lui confier le sien. Le travail hybride a suscité un regain d’intérêt d’employeurs pour le BYOD (Bring Your On Device). Cette pratique est parfaitement légale avec l’accord du collaborateur, notamment avec une compensation financière.

Néanmoins, derrière son apparente simplicité, cette organisation est un facteur de risques importants. En effet, l’usage d’un équipement personnel n’exonère l’entreprise d’aucune responsabilité liée à l’appareil. C’est donc à l’employeur de s’assurer que le poste du collaborateur est correctement sécurisé et mis à jour. De la même façon, il peut être mis en cause si son salarié utilise des licences illicites dans un cadre professionnel. Enfin, cet équipement doit en théorie être couvert par l’assurance responsabilité civile de l’organisation, notamment s’il accède à des systèmes d’information de partenaires qu’il pourrait éventuellement endommager.  

Le sous-équipement

Un autre piège consiste à fournir un matériel professionnel mais sous-dimensionné ou obsolète. Selon une étude du cabinet J.Gold Associate pour Intel en 2018, un employé qui utilise une machine de plus de 5 ans présente une perte de productivité de plus de 20%. Dès la 3ème année, cette perte avoisine les 10%. 

Plus récemment, une enquête d’Harris Interactive pour Fleet intitulée « Equipement IT & fidélisation : les attentes des cadres en 2021 » faisait apparaître que 55% des cadres souhaiteraient que l’on remplace leur ordinateur par un plus récent et plus performant (proportion qui grimpe à 63% chez les 25-35 ans). C’est un chiffre inquiétant puisque 75% des cadres se sentent déconsidérés si l’entreprise ne les équipe pas avec un matériel assez performant. Ils sont même 58% à estimer que la performance et l’état de l’ordinateur fourni jouent un rôle dans leur décision de rester ou de partir de l’entreprise (70% des 25-35 ans).

Ainsi, à l’heure du travail hybride, des grandes vagues de démissions et des tensions sur certaines expertises, la question de l’équipement est encore plus critique. Les pièges sont nombreux et les mauvais choix peuvent se payer cash en maintenance, productivité et fidélisation. Les entreprises, notamment celles qui disposent de moyens et d’équipes informatiques limitées, vont devoir être inventives et innovantes dans ce domaine aussi. Parmi les pistes à prendre en considération, l’externalisation des parcs ou leur virtualisation via des Cloud PC sont sans doute les plus prometteuses pour concilier souplesse, efficacité, sécurité et contrôle des coûts.