Crise économique et urgence climatique… le travail hybride deviendra-t-il le nouveau visage de l'entreprise de demain ?

Avec la crise Covid, le travail s'est profondément transformé, entre 100% remote et 100% bureaux, différents modèles sont possibles.

Covid, crise, inflation forte, prix des carburants, urgence climatique… le contexte économique et environnemental est de plus en plus tendu en France. Les prix explosent drastiquement poussant les citoyens français à surveiller ou adapter leur budget à tous les niveaux, à modifier leurs modes de consommation (alimentaire, énergétique, transport…). Alors que seulement 3% des salariés français télétravaillaient à la veille de la crise sanitaire, le travail à domicile concerne aujourd’hui plus du quart des travailleurs. Favorisé par les différents confinements qui ont eu lieu ces deux dernières années, le télétravail est aujourd’hui une norme de travail, poussant, dans le même temps, de nombreux ménages et donc travailleurs et salariés, à s’éloigner des grandes villes en investissant les campagnes.  

Jamais le monde du travail n’a été aussi impacté par de nouveaux usages générant désormais de nouvelles pratiques et de nouvelles mentalités. Le retour à 100% en présentiel ne semble plus possible, le 100% en télétravail non plus, obligeant nombre d’entreprises et d’organisations à repenser leurs stratégies d’investissements au regard de leurs locaux et à positionner l’agilité au centre de leurs projets. 

Ce contexte économique et sanitaire compliqué va-t-il pousser les entreprises, les salariés, les travailleurs indépendants… à plébisciter davantage le télétravail ou l’adhésion au bureau de proximité ? Les bureaux vont-ils devenir de simples lieux de rencontres et de partage ? Les collaborateurs ne se verront-ils plus qu’à travers leurs écrans d’ordinateur ? Voit-on déjà de nouvelles tendances émerger ?

Il est clair qu’avec la crise Covid, le travail s'est profondément transformé. Alors que de nombreux chefs d'entreprise ont cherché à pousser le présentiel, certains collaborateurs réclament le télétravail complet, tandis que d'autres aspirent au retour au collectif ou à un mix des deux. Entre 100% remote et 100% bureaux, différents modèles sont possibles. Chaque entreprise devra donc adopter un modèle qui lui sera propre, en fonction de son histoire, de sa culture et d’une stratégie plus globale d’organisation du travail hybride. Les directions en charge du pilotage immobilier, de l’environnement de travail ou de l’exploitation ont un rôle clé à jouer dans la mise en œuvre de ces stratégies hybrides et des changements sont nécessaires au niveau du bâtiment.

Car le télétravail a prouvé son efficacité en générant une hausse de la productivité des collaborateurs. Tout d’abord, parce qu’ils ont moins de perturbations pendant la journée telles que les bruits ambiants, les pauses à rallonge, les réunions chronophages… Ensuite s’ajoute l’économie du temps passé dans les trajets, un meilleur repos dû à l’allongement du temps de sommeil et, pour certains, le choix de travailler dans un cadre agréable (campagne, jardin, mer…). Travailler à son domicile est donc une source de motivation pour les collaborateurs qui se sentent davantage responsabilisés et maîtres de leur emploi du temps. Il bénéficie d’un meilleur équilibre de vie pro/perso. Également, cela permettrait aussi de résoudre certains dysfonctionnements managériaux ou mauvaise entente, sources d’un absentéisme néfaste.

Mais, dans de nombreux cas, le ralentissement des interactions entre collègues et le manque d’accompagnement réduit la circulation des informations au sein de la sphère professionnelle. Ainsi, le télétravail à 100% de l’ensemble des postes éligibles peut nuire à la productivité et générer du mal-être.

Les espaces d’aujourd’hui doivent donc être plus flexibles pour s’adapter aux nouvelles habitudes des salariés et des entreprises. Les locaux commerciaux traditionnels, loués avec un bail 3-6-9, semblent ainsi totalement désuets. Ils s’effacent peu à peu du paysage de l’immobilier d’entreprise, pour céder leur place à des lieux plus modernes, plus attractifs et plus conviviaux.

Une autre solution semble donc se trouver à mi-chemin entre le 100% télétravail et le 100% présentiel : le coworking et le bureau partagé. En effet, pour s’adapter aux besoins de leurs salariés, les entreprises pourraient délocaliser de petits espaces de coworking  ou louer des espaces de bureaux vacants dans des entreprises qui louent leurs espaces libres en périphérie ou proches du domicile de leurs collaborateurs, ce qui rendra les déplacements pendulaires vers les sièges des sociétés encore moins fréquents. Ainsi, il peut travailler à deux pas de chez lui dans le calme et avoir une véritable coupure entre journée de travail et vie privée qu’il n’a peut-être pas en télétravail. Cette nouvelle forme de travail, à distance dans un espace de travail partagé, rencontre du succès.

Mais une chose est sûre, l’utilisation d’espaces de bureaux partagés doit s’inscrire dans une vision globale de l’entreprise. Dans le cas contraire, elle peut être mal interprétée et faire l’effet d’un "gadget" au mieux cosmétique, au pire comme une manière de "faire passer la pilule" d’un projet controversé. La difficulté est donc de se poser en amont les bonnes questions et de mener une réelle réflexion sur l’organisation du travail de demain, avant de foncer vers une solution en coworking ou en bureau partagé.

Cela permettra notamment de réfléchir à une approche coûts/bénéfices globale, qui prend en compte les investissements à faire (accompagnement, équipement, location de bureaux dans d’autres entreprises, espace de coworking) et les économies et retombées positives de votre projet (motivation, engagement, marque employeur, économies sur l’immobilier "classique"…).