Il triche aux cartes à la soirée de fin d'année, l'entreprise finit par le licencier

Il triche aux cartes à la soirée de fin d'année, l'entreprise finit par le licencier Ce qui devait être une simple soirée de jeux de société entre collègues a très mal tourné.

Lors de la période des fêtes, il y a quelques années, des salariés se sont réunis chez un de leur patron. Tous, ils travaillent pour une filiale d'un grand groupe de transport de marchandises aux 1 800 collaborateurs.

Alors que la soirée se déroule normalement, une altercation va avoir lieu. Lors d'une partie de cartes, le directeur accuse l'un de ses salariés, Monsieur G, de tricher. Une accusation qui met le feu aux poudres. Furieux, le salarié menace physiquement son patron et lui propose même de "régler leurs affaires" dehors, obligeant les collègues de travail présents sur place à s'interposer.

Le directeur ne suit pas mais dehors la tension ne baisse pas. Monsieur G s'en est alors pris verbalement à un salarié, non présent à la soirée, qu'il a traité de 'fils de chien', 'bon qu'à sucer des…' et de 'lèche-...', tout en traitant son directeur de 'mon petit chat'. Un comportement qu'il mettra sur le dos de sa consommation d'alcool et de ses relations de travail dégradés.

L'altercation n'ira pas plus loin mais les esprits sont marqués. Le directeur invite Monsieur G à ne pas se rendre au travail le lendemain et, après les fêtes de fin d'année, il affirme qu'il lui aurait proposé une rupture conventionnelle, même s'il n'a produit aucune preuve de cette proposition lors du procès qui se tiendra par la suite.

Marqué par la soirée de fin d'année, Monsieur G est placé en arrêt maladie début janvier. Surtout, deux mois plus tard, il est licencié pour faute grave. Mais le salarié conteste fermement. Selon lui, il n'a commis aucune faute grave et son licenciement est sans cause réelle et sérieuse. Ce licenciement serait même vexatoire, c'est-à-dire que cela aurait porté atteinte à son image et à sa réputation professionnelle.

Il porte donc l'affaire en justice, d'abord devant le conseil de prud'hommes de Valence, puis devant la cour d'appel de Grenoble. Monsieur G demande réparation : 7 000 euros pour l'indemnité conventionnelle de licenciement, 65 000 euros pour le licenciement sans cause réelle et sérieuse et 10 000 euros au titre du licenciement vexatoire.

Mais pour la cour d'appel de Grenoble, le licenciement est bien justifié. L'altercation constituait à elle seule une faute grave justifiant le licenciement, peut-on lire dans le compte-rendu de la décision judiciaire.

Dans cette affaire, Monsieur G a tout de même touché 15 000 euros brut et 3 000 euros net. La cour d'appel de Grenoble ayant condamné la société pour certains manquements (rappels de salaire et indemnités compensatrices), en dommages et intérêts et frais de justice.

Contactée par la rédaction, l'avocate de Monsieur G n'a pas répondu aux sollicitations du JDN. Nous ne savons pas si le salarié formera un pourvoi en cassation.