Le réseau ferroviaire français s'apprête à vivre une transformation majeure sur l'un de ses axes les plus stratégiques. Une fermeture inédite de quatre jours en novembre 2024 marquera le début d'une nouvelle ère technologique pour cette artère vitale.
Au cœur du réseau ferroviaire français, une artère vitale pulse depuis plus de quatre décennies. Mise en service en 1981, cette infrastructure de 460 kilomètres est devenue l'épine dorsale du transport à grande vitesse dans l'Hexagone. Chaque jour, elle voit défiler en moyenne 240 trains, soit un tiers du trafic à grande vitesse du pays. Son importance stratégique dépasse largement la simple connexion entre deux grandes métropoles françaises.
La ligne Paris-Lyon est en effet la porte d'entrée vers le sud de la France et au-delà. Elle dessert non seulement la troisième ville du pays, mais aussi Marseille, Nice, Nîmes, Montpellier, et s'étend jusqu'à l'Espagne. Cette multitude de destinations en fait l'un des axes les plus sollicités et, par conséquent, l'un des plus saturés de France. La demande croissante de mobilité et l'augmentation du trafic ferroviaire ont poussé cette infrastructure à ses limites, rendant nécessaire une modernisation d'envergure.
C'est dans ce contexte qu'intervient une nouvelle qui va bouleverser les habitudes de millions de voyageurs : la fermeture temporaire de la ligne. Cette interruption, prévue en plein cœur du week-end prolongé du 11 novembre 2024, n'est pas une décision prise à la légère. La fermeture s'étendra sur quatre jours, du vendredi 8 novembre à 23h au mercredi 13 novembre à 4h. Cette période a été choisie stratégiquement pour minimiser l'impact sur les déplacements professionnels, mais elle n'en reste pas moins une perturbation majeure pour de nombreux voyageurs. La SNCF, consciente des désagréments occasionnés, a prévu des alternatives, bien que celles-ci impliquent des changements significatifs dans les habitudes de voyage.

Pendant cette période, les trains à grande vitesse qui continueront de circuler emprunteront les lignes classiques, entraînant un allongement considérable des temps de parcours. Par exemple, un trajet entre Paris et Nîmes va prendre jusqu'à 7 heures, une durée proche de celle d'un voyage en voiture. Cette situation exceptionnelle touchera non seulement les TGV de la SNCF, mais aussi ceux de la compagnie italienne Trenitalia qui opère sur cet axe.
Les voyageurs devront s'adapter à une réduction importante du nombre de trains en circulation et à l'absence de desserte de plusieurs gares TGV majeures. Le Creusot TGV, Mâcon Loché TGV, Lyon Saint-Exupéry TGV, Marne-la-Vallée Chessy, Aéroport Charles de Gaulle 2 TGV et Valence TGV Rhône-Alpes Sud ne seront pas desservies par les trains à grande vitesse pendant cette période. De plus, certains trains TER et Intercités subiront également des perturbations.
Si tout se déroule comme prévu, les bénéfices pour les usagers seront considérables. Dès 2025, la régularité des circulations sur la ligne devrait s'améliorer significativement. À plus long terme, d'ici 2030, la capacité de la ligne augmentera progressivement, passant de 13 à 16 trains par heure et par sens en période de pointe, soit un gain de capacité de 25%, sans nouvelle infrastructure.