Jean-Baptiste Descroix-Vernier (Rentabiliweb) "Internet a tiré son épingle du jeu durant la crise"

Au contraire de la publicité, le marketing direct sur Internet n'a pas traversé de crise. Le président de Rentabiliweb, spécialiste de la monétisation d'audience, fait le point sur le secteur et sur ses projets.

JDN. Comment anticipez-vous la fin de l'année pour le marché du marketing sur Internet ?

Jean-Baptiste Descroix-Vernier. L'économie n'est pas sortie de la crise, mais Internet, et plus globalement les nouvelles technologies, ont tiré leur épingle du jeu. Les consultations Internet ainsi que le taux d'informatisation continuent de croître. La croissance du secteur continuera d'être forte dans les mois qui viennent. Aujourd'hui on constate que les internautes achètent toutes sortes de produits sur Internet. L'e-commerce explose. 

Rentabiliweb a tout misé sur le marketing direct et je pense que c'est un pari gagnant. Nous proposons des services qui permettent aux entreprises de monétiser à moindre coût le trafic de leur site, grâce à nos bases de données. Et c'est justement un service très recherché en période de crise.

 

Quelles sont les grandes tendances de la rentrée selon vous ?

Aujourd'hui les sites Internet cherchent avant tout à faciliter la vie des internautes. Il y a d'abord la mobilité, avec l'explosion de l'Internet mobile, mais aussi les nouveaux services de géolocalisation, dont nous pourrons nous servir à l'avenir. Cela passe aussi par le "Web intelligent", c'est-à-dire les sites qui favorisent la recherche de l'information pertinente. Par exemple, Google Instant, la dernière innovation de Google pour faire gagner du temps aux utilisateurs, est caractéristique de cette tendance. Enfin on assiste à l'évolution des formats : le développement des tablettes entraîne la fin des ordinateurs portables.

En matière de marketing, le cash-back est une pratique en plein boom. Notre filiale Mailorama, a enregistré une croissance de 100 % au cours du premier semestre 2010. La France a du retard puisque seulement 15 % des transactions online font l'objet d'un cash back, contre 50 % au Royaume-Uni et 63 % aux Etats-Unis. Cette activité nous fournit de précieuses bases de données sur les comportements d'achat des internautes.

 

Quels sont les axes de développement de Rentabiliweb ?

Nous allons continuer à appliquer notre stratégie en France. Nous fonctionnons beaucoup en circuit fermé aujourd'hui puisque nous monétisons nos propres sites, comme le portail Clic Bien Etre que nous avons racheté, un portail d'information santé et de shopping de Santé Naturelle, filiale du groupe Yves Rocher. L'acquisition de la régie publicitaire Edencast, éditrice de sites d'humour et d'information va dans ce sens.

Nous avons proposé nos solutions de micropaiement dès 2002, à une période où tout était encore gratuit sur Internet. Aujourd'hui des petits acteurs essayent d'émerger mais avec difficulté. Beaucoup d'entre eux ne se remettront d'ailleurs pas de la crise. Le marché est amené à se consolider. Actuellement il faut pouvoir compter sur un chiffre d'affaires de 50 ou 60 millions d'euros pour se garantir une indépendance.

Nous comptons par ailleurs nous développer à l'international. Nous sommes très présents en Europe de l'Est (Bulgarie, Roumanie, Russie) et nous venons d'ouvrir une activité au Canada, qui est une porte d'entrée sur les Etats-Unis. Nous développons des équipes anglophones et hispanophones. La concurrence est plus forte sur ce continent, mais notre savoir-faire nous permet d'être ambitieux.

 

 

Jean-Baptiste Descroix-Vernier, 39 ans, est président du conseil d'administration de Rentabiliweb Group, son actionnaire majoritaire, représentant et administrateur délégué permanent de St Georges Finance SA. Il a fondé sa première entreprise à 18 ans (CPU Informatique, CA 7 MF). Après avoir exercé au Barreau de Lyon comme avocat d'affaires, il fonde son propre cabinet (Etats-Unis, Thaïlande). Il travaille ensuite comme chargé de missions au sein du groupe Helios, dont il réalise la fusion avec LC-Developpement, qui devient plus tard Newtech Interactive. Il en est administrateur jusqu'en 2000, année où il se consacre à Rentabiliweb.