L'Equipe, premier média français à basculer en "progressive web app"

L'Equipe, premier média français à basculer en "progressive web app" Le quotidien sportif suit les traces du Financial Times et du Washington Post en optant pour un format qui booste le temps de chargement des pages Web mobile et l'engagement de l'audience.

Après le passage au format tabloid et l'arrivée d'un nouveau site Web, L'Equipe achève sa mue avec la refonte de son site Web mobile et bascule ce 20 juillet vers le format "progressive web app". C'est une première en France alors que le Washington Post et le Financial Times ont sauté le pas en 2016. Ce choix participe de la volonté du groupe d'améliorer l'expérience utilisateur sur ce canal qui capte près de la moitié des 1,6 million de visiteurs uniques quotidiens de son offre mobile.  "Il était temps de leur proposer une navigation plus aboutie", justifie Emmanuel Alix, le directeur du numérique de L'Equipe.

La nouvelle mouture Web mobile de L'Equipe ressemble trait pour trait à l'application native (iOS ou Android) du groupe, à ceci près qu'elle est accessible depuis un navigateur et non un store. Il s'agit ici de reprendre le meilleur de chacun des deux mondes : la progressive web app est indexée dans les moteurs de recherche comme un site Web mobile classique et permet une navigation sans connexion Internet ou l'envoi de push notifications comme une application classique. Elle doit par ailleurs être servies via HTTPS.

Comme une application, une progressive web app doit être téléchargée avant d'être opérationnelle. Passée cet étape, cela va beaucoup plus vite. A la clé, un temps de chargement des pages divisé par deux. En effet, la coquille de la "progessive web app" ne bouge pas lors de l'appel d'une page, ce sont les données qui y sont présentées qui se mettent à jour. Là où sur un site mobile classique, on repart de zéro. Cette rapidité d'exécution doit permettre de booster la rétention des visiteurs du site mobile. "Ils consultent deux à trois fois moins de pages que ceux qui consultent l'application", chiffre Emmanuel Alix. Pour réduire l'écart, la navigation Web mobile a aussi été repensée. L'utilisateur qui scrolle en bas de chaque article se voit proposer de basculer sur un nouveau contenu.

C'est d'autant plus important qu'avec 10% de croissance des visites quotidiennes sur l'application et 25% sur le site mobile, le mobile est le canal de recrutement numéro 1 de L'Equipe. "Le taux de rebond a été divisé par deux chez les 10% des utilisateurs qui se sont vus proposé de tester l'application." Une statistique qu'Emmanuel Alix préfère toutefois prendre avec des pincettes au vu de l'échantillon restreint.

Initié il y a près de six mois, le projet est d'abord né de la volonté des équipes en interne et a été appuyé par Google qui a mis à disposition du média certains de ses collaborateurs. "A l'image de ce qu'il fait avec le format AMP, Google veut pousser les initiatives qui améliorent l'expérience utilisateur sur Web mobile", note Emmanuel Alix.

Google favorise les pages qui se chargent vite et ont un faible taux de rebond

La mise de départ du quotidien sportif est plus conséquente que pour une refonte classique de site Web mobile. Mais elle devrait être rentabilisée très rapidement. D'abord, parce que l'appli et la "progressive web app" ont en commun une grande partie de leurs fondations. "Ce qui nous permet d'économiser du temps et de l'argent, côté développement, lorsque nous refondons la homepage de ces deux espaces", illustre Emmanuel Alix. Le média devait jusque-là procéder à des refontes distinctes du site mobile et de l'application. Aussi, Google favorisant les pages qui se chargent vite et ont un faible taux de rebond, les bénéfices devraient également se faire ressentir côté référencement.

Prochaine étape, l'arrivée de nouvelles fonctionnalités comme la mise en place de push notifications Web mobile. "Un sujet stratégique pour booster l'engagement mais techniquement ardu", confie Emmanuel Alix.