Un déconfinement de la confiance envers les médias pour 2022 ?

C'est au moment des heures les plus sombres que l'impact positif de bien communiquer et bien informer se fait le plus ressentir. Rassurer et être rassuré par le savoir ont bel et bien été deux exigences depuis mars 2021 et le seront encore pour les prochains mois pour une sortie de crise réussie. Les nouvelles technologies seront la clés.

C’est au moment des heures les plus sombres que l’impact positif de bien communiquer et bien informer se fait le plus ressentir. Jamais en période de paix, il n’a été aussi crucial d’expliquer et de rassurer que durant ces derniers mois. Un besoin découlant de cette période d’incertitude et qui est accentué par notre envie d’immédiateté et notre besoin d’omniprésence de savoir et faire savoir. Rassurer et être rassuré par le savoir ont bel et bien été deux exigences depuis mars 2021 et le seront encore pour les prochains mois pour une sortie de crise réussie. Et pourtant, la confiance envers les médias reste en berne.

Un manque de confiance structurel

Le dernier baromètre publié par Kantar sur la confiance des Français envers les médias démontre bien un regain de l’intérêt porté à l’actualité (+ 8 %), mais qui reste timide après une année « historique ». Nous vivons une époque paradoxale : alors même que cet intérêt n’a jamais été aussi important depuis quelques années, la confiance envers les différents médias ne s’améliore que légèrement et reste à des niveaux extrêmement faibles et préoccupants, et ce malgré un impact positif sur la crise. Selon ce même baromètre, seulement 1 français sur 2 donne de la crédibilité aux informations racontées à la radio ou la télévision, et ce même durant le journal. Les Français étant globalement partagés sur le traitement médiatique de la Covid-19, seulement 44% d’entre eux estiment que les médias l’ont bien traité. Une situation antagoniste lorsqu’on sait qu’informer rassure pour mieux affronter les périodes d’incertitudes et de changements.

Et malgré ce besoin croissant de savoir, la situation ne va pas en s’améliorant et se détériore même depuis des années. Le fossé se creuse entre les citoyens et les médias français. La France fait face à une crise qui gangrène structurellement sa relation à l’information. Cette situation tricolore ne fait pas exception. De l’autre côté de l’Atlantique, le mandat de l’ancien Président des États-Unis n’a fait que reléguer les informations de la plupart des médias au rang des « Fake news ». Et pourtant, depuis le début de nos civilisations, les citoyens ont besoin d’être informés pour affirmer notamment leur sentiment d’appartenir à une communauté et pour assouvir la connaissance de leur environnement. Depuis la nuit des temps, l’Homme cherche à transmettre par différents moyens une information ou à s'informer à travers la communication. Hier avec des écritures et des dessins sur des murs de grottes et aujourd’hui via les possibilités multiples qu’offrent les nouvelles technologies sur lesquelles nous devons continuer à nous appuyer.

Le paradoxe accentué 

Depuis le début, nous le constatons : la crise n’a fait qu’accentuer ce paradoxe. La preuve même qu’en période de crise, les citoyens ne prennent pas conscience de ce besoin. Alors la faute à qui ? Des journalistes ou des communicants, ces professionnels qui essayent de trouver les mots les plus justes ? Tels des chefs d’entreprise ou des professionnels de la santé, les journalistes et les médias sont depuis des mois en premières lignes dans les rédactions pour informer, sensibiliser et surtout rassurer. Alors posons-nous la question d’imaginer les douze derniers mois sans information et sans communication. Les bilans sanitaire et économique n’auraient sans doute pas été le même sans ce travail acharné au sein des rédactions pour informer.

Communiquer n’a jamais été aussi simple et démocratique qu’aujourd’hui. Poussé par les technologies, tout le monde peut dorénavant prétendre informer « sa vérité » quitte à emprunter un chemin en dehors de toute éthique et de toute morale. Des pratiques qui influencent et jettent le discrédit sur les médias dits traditionnels.

Un déconfinement grâce à la technologie 

A l’aube du premier tour pour l’Élection présidentielle, comment restaurer cette confiance dans les médias ? Davantage une méconnaissance des médias, plus qu’une défiance. Nous devons, nous, acteurs économiques ou professionnels de la communication, prendre nos responsabilités et faire davantage de pédagogie pour aider le monde des médias et pour combattre les « réelles fake news ». Continuons de communiquer sur des faits vérifiables, objectifs, car c'est ce qui différencie notre discours positif et rationnel des rumeurs propageant les informations mensongères. La recherche d’audience ou d’un buzz pourra se faire que si la notion d’éthique est intimement liée.

Au travers des initiatives comme la plateforme « Médias et Citoyens » ou encore les « États Généraux de la Communication » nous devons réfléchir à comment insuffler cette confiance. Et surtout montrons toute notre reconnaissance aux journalistes qui ont bravé les difficultés des confinements successifs et travaillons main dans la main avec les médias pour qu’ils retrouvent leurs lettres de noblesse. L’engouement suscité par l’arrivée prochaine de l’Élection présidentielle est une opportunité pour entrevoir (enfin !) un déconfinement de la confiance des Français envers les médias.