Yadeck, la plateforme de cartes digitales dédiées au rap qui vise les US

Yadeck, la plateforme de cartes digitales dédiées au rap qui vise les US Après avoir rodé sa Digital Rap League en France, Yadeck, la plateforme de cartes NFT dédiée au rap, pense à la suite et à se développer sur le marché n°1 dans le monde du rap : les states.

En combinant le rap avec la technologie blockchain, Yadeck permet aux fans de collectionner des cartes virtuelles représentant leurs rappeurs préférés et de participer à des compétitions basées sur les performances réelles des artistes.

Le mécanisme du jeu se rapproche de SoRare, le jeu de fantasy football, basket et base-ball. Chaque semaine, les joueurs choisissent cinq cartes de rappeurs, qui leur rapporteront un total de points en fonction des performances de ces derniers en termes de ventes et téléchargements.

Pour cela, il a fallu trouver des données vérifiables et concrètes afin d'évaluer les performances des cartes. "Contrairement au football, il n'y a pas de statistiques précises", explique Paul Wallaert, CEO de la start-up. "Nous avons donc conclu un partenariat avec le SNEP, l'organisme en France qui distribue les disques d'or et de platine".

En obtenant l'accès aux données sur les ventes, téléchargements et lectures en streaming, Yadeck peut mesurer l'évolution de ces trois indicateurs chaque semaine, et attribuer des points de performance. Chaque semaine, les meilleurs joueurs de la "première ligue digitale du rap français" peuvent gagner des récompenses.

"Nous avons créé une plateforme de divertissement autour du rap, ce qui n'existait pas auparavant", explique Paul Wallaert. "Nous voulions donner l'opportunité aux fans de se rapprocher des artistes et de miser très concrètement sur leur succès".

De plus, estime-t-il, le fait de permettre aux collectionneurs et fans de rap de s'affronter par cartes interposées correspondait bien à l'univers hip-hop. "Nous pensions que le format de jeu de cartes à la Pokémon s'appliquait bien au rap, où la culture de la compétition, avec les battles notamment, a toujours existé".

Les Etats-Unis dans le viseur

Si Paul Wallaert et son frère Yann avaient imaginé un jeu de cartes mettant en scène des rappeurs dès 2018, la blockchain et les NFT leur ont permis de réaliser leur vision. "Les cartes que nous avions déjà imaginées pouvaient être transformées en NFT ce qui nous a permis de créer une mécanique de valeur pour permettre aux gens de jouer avec le rap", explique Paul Wallaert. Toutefois, l'utilisation des technologies Web3, si elle permet de créer une économie interne au jeu, peut représenter un obstacle potentiel pour le grand public.

"Nous avons pensé l'expérience utilisateur pour rester ouverts à tout le monde", explique Paul Wallaert. "Nous faisons beaucoup de pédagogie pour expliquer ce qu'est Metamask, ou un portefeuille digital". De plus, les utilisateurs peuvent acheter de l'ETH sur le site via une carte de crédit.

Yadeck a connu un succès que l'on peut considérer comme prometteur depuis son lancement. La plateforme compte plus de 120 artistes signés, a signé un partenariat avec Warner, et plus de 10 00 personnes se sont inscrites sur la plateforme. Parmi celles-ci environ 500 ont acheté des cartes, vendues entre 2 euros et 2500 euros pour une carte unique de Niska. L'objectif désormais pour la start-up est de développer le marché secondaire, qui pour l'instant repose uniquement sur la plateforme Opensea, et l'héberger en interne.

Surtout, Yadeck ambitionne de se développer à l'international. "Pour l'instant il n'y a que des artistes francophones, mais l'objectif est de dupliquer avec une ligue par pays, et surtout aller aux États-Unis qui représentent l'essentiel du marché du rap dans le monde. Mais nous ne mettrons pas Drake face à un artiste français, ce ne sont pas les mêmes métriques."

Alors que le rap est désormais la musique la plus écoutée au monde, Paul Wallaert estime qu'il s'agit d'un domaine particulièrement ouvert à l'adoption des outils Web3. "On a très vite vu des rappeurs en France et surtout aux Etats-Unis qui se sont positionnés et ont créé de nouvelles expériences pour leurs fans, des concerts dans le métaverse ou des NFT", explique-t-il. "Le public rap est friand de cela et est très à l'écoute des nouveautés technologiques".