Carte : Uber attaqué par ses concurrents étrangers

Carte : Uber attaqué par ses concurrents étrangers Distancé, le VTC américain a été forcé par des concurrents locaux comme Yandex, Grab et Didi-Chuxing de se retirer de leurs marchés. Désormais, ils s'attaquent à ses territoires historiques.

Uber commence à revoir ses ambitions mondiales à la baisse. Si l'entreprise américaine est de loin leader du VTC , c'est surtout grâce aux lucratifs marchés d'Amérique du Nord, d'Europe et d'Amérique Latine, qu'elle domine.  C'est loin d'être le cas ailleurs dans le monde.  Uber est par exemple dépassé en Inde par l'entreprise locale Ola. Et sur d'autres marchés, la compétition avec ses concurrents était si rude que le groupe a décidé de fusionner son business avec eux et de devenir actionnaire minoritaire du nouvel ensemble. Non contents de l'avoir fait partir de chez eux, certains concurrents commencent même à s'implanter sur les marchés historiques d'Uber. 

Uber s'est désengagé d'une quinzaine de pays, via trois opérations de fusion-acquisition. La première, en 2016, l'a vu quitter la Chine, s'inclinant face au champion local Didi-Chuxing après avoir brûlé plusieurs milliards de dollars en tentant de conquérir le marché. Ce fut ensuite au tour de Yandex, "le Google russe", d'avaler le business de la société américaine en Russie et dans cinq pays voisins en 2017. La dernière fusion en date concerne l'Asie du Sud-Est, où Uber a cédé en mars 2018 son activité à Grab, un VTC basé à Singapour, et qui propose ses services dans sept autres pays de la région. En revanche, Uber est sorti vainqueur de la confrontation avec Careem, son principal concurrent au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, racheté en mars 2019 pour 3,1 milliards de dollars (2,7 milliards d'euros).

Ces mastodontes locaux s'attaquent désormais à Uber sur ses marchés historiques. Financé par Didi, le VTC estonien Taxify s'est lancé à Paris puis Lyon en 2017 et prépare son retour à Londres après s'être fait retirer sa licence par le régulateur local. Début 2018, Didi a également racheté 99, un important concurrent d'Uber au Brésil, s'est lancé lui-même au Mexique et prépare son arrivée dans trois autres pays d'Amérique du Sud (Chili, Colombie, Pérou). Autre territoire dominé par le VTC américain et convoité par ses concurrents : l'Australie, où Taxify s'est lancé en 2017 avant que l'Indien Ola, puis Didi ne lui emboîte le pas en février 2018.  Après avoir battu Uber dans leur zone de confort, ses concurrents pourraient à leur tour découvrir les difficultés de l'expansion internationale.