Exclusif : la région Ile-de-France va rémunérer les plateformes de covoiturage

Exclusif : la région Ile-de-France va rémunérer les plateformes de covoiturage Demande historique des plateformes de covoiturage courte distance, le versement de commissions pour chaque trajet offre un modèle économique au secteur.

Les opérateurs de plateformes de covoiturage courte-distance vont enfin gagner de l'argent sur le plus gros marché français. Dans la foulée d'un conseil d'administration du 11 février, Ile-de-France mobilités, l'autorité de transport francilienne, a annoncé dans un tweet le retour de la gratuité des covoiturages domicile-travail grâce à des subventions publiques. Le dispositif, qui existe depuis plusieurs années, était en pause depuis juillet. Habituellement renouvelé tous les six mois, ce mécanisme est cette-fois-ci prolongé jusqu'en juin 2022. Pour rappel, ces subventions permettent aux acteurs du covoiturage courte-distance comme Klaxit, Karos ou BlaBlaLines d'offrir aux passagers de leurs plateformes deux trajets de 30 kilomètres par jour.  Les conducteurs peuvent toucher jusqu'à 3 euros par passager transporté afin de participer à leurs frais, dans la limite de 150 euros par mois. Malgré cette annonce, la gratuité n'est pas encore effective, car selon nos informations, la région n'a toujours pas signé de conventions avec les opérateurs, mais seulement des accords de principe. L'affaire de quelques jours ou semaines tout au plus.  

La région fixe les prix

Mais derrière ce renouvellement à l'apparence habituelle se cache une grande nouveauté pour les opérateurs des plateformes de covoiturage. Selon nos informations toujours, la région a accepté pour la première fois de leur verser des commissions sur ces trajets, donc de les rémunérer pour leur service.  Une demande de longue date des opérateurs. Jusqu'ici, Ile-de-France mobilités considérait que les opérateurs devaient trouver d'autres manières de gagner de l'argent, par exemple sur d'autres segments que le domicile-travail.  Une position de plus en plus difficile à tenir, alors que la plupart des autres autorités de transport françaises rémunèrent les plateformes d'une manière ou d'une autre.  Nous n'avons pas pu déterminer à ce stade le montant desdites commissions. Mais celles-ci seront évolutives, en fonction de certains seuils de voyages, d'après les premiers éléments dont nous disposons.  

Autre nouveauté : la région francilienne clarifie la manière d'accéder à cette offre et en contrôle désormais les prix. Alors qu'auparavant elle versait une subvention et les opérateurs pratiquaient les prix qu'ils voulaient, les nouvelles conventions vont leur forcer la main : ils devront proposer des trajets gratuits à tous les détenteurs d'un pass Navigo et à 1 euro pour les autres usagers.