Dott lève 70 millions d'euros pour enfin devenir grand

Dott lève 70 millions d'euros pour enfin devenir grand La start-up néerlandaise de trottinettes électriques, qui a notamment remporté les marchés parisien et lyonnais, prépare sa diversification vers les vélos et son expansion géographique.

Lentement mais sûrement, Dott fait son nid. La start-up néerlandaise fondée par deux Français annonce une levée de fonds de 70 millions pour financer le développement de son service de trottinettes en free-floating. Ce nouveau tour de table, qui comporte une partie minoritaire de dette (le détail n'est pas dévoilé), est mené par le fonds d'investissement belge Sofina et soutenu par Aberdeen Standard Investments, EQT Ventures, Expon Capital, Felix Capital, FJ Labs, Invest-NL, McRock Capital, Prosus Ventures, Quadia ainsi que des business angels. Il s'ajoute aux 30 millions et 20 millions d'euros levés en 2019 et 2018. 

Ce nouvel afflux de fonds va permettre de financer la diversification de la start-up vers les vélos électriques, ce qui nécessite la construction d'une coûteuse nouvelle flotte. Une diversification cruciale pour le développement de la start-up, estime son co-fondateur Henri Moissinac. "90% des gens acceptent de monter sur un vélo, c'est un marché beaucoup plus grand que celui de la trottinette". Dott lancera cet été son service de vélos électriques à Paris et Londres et prévoit de bâtir une flotte compris entre 10 et 20 000 vélos à mesure qu'il s'implantera dans de nouvelles villes. A Paris, son service concurrencera ceux de Lime (Jump, racheté à Uber en 2020) et de Pony (lancé en mars 2021).

Dix nouvelles villes en 2021

Les fonds serviront aussi à poursuivre l'expansion du service de trottinettes de Dott, pour l'instant présent dans seulement cinq pays et une vingtaine de villes. Contrairement à ses concurrents américains et même européens, Dott, qui a levé moins de fonds que ces derniers, a choisi de se concentrer sur moins de villes plutôt que d'ouvrir de nouveaux marchés tous azimuts en Europe. Un choix également dicté par ses moyens financiers limités.  

Mais il faut dire que ce modèle semble avoir souri à la start-up : elle a remporté dans le cadre d'appels d'offres les marchés parisien et lyonnais de la trottinette (aux côtés d'autres concurrents). La perte de ces deux villes, qui font partie des plus gros marchés d'Europe, aurait probablement signé la mort de la start-up. Leur verrouillage pendant deux ans permet au contraire à présent à Dott d'être serein sur son avenir. "C'est la preuve que nous avions raison. Il n'est pas nécessaire d'être numéro 1 le plus vite et le plus fort. Nous avons su montrer qu'avec une fraction du capital levé par nos concurrents, nous réussissions à atteindre des objectifs plus importants." 

Dott se positionne, comme ses concurrents, sur les quelques appels d'offres majeurs restant en France et à l'étranger, notamment celui de Bordeaux, ce qui devrait lui permettre de se lancer dans une dizaine de villes supplémentaires cette année. La start-up prépare aussi un autre type d'expansion, en s'étendant aux communes limitrophes de Paris et Lyon, densément peuplées et qui ne disposent pour l'instant d'aucun service de trottinettes. Ces dernières voudront forcément un service qui sera aussi disponible dans la grande ville d'à côté, donnant un énorme avantage aux start-up déjà présentes à Paris et Lyon (Dott, Tier, Lime). D'ici là, l'entreprise compte recruter pour tripler les rangs de son centre de R&D parisien, qui compte aujourd'hui 8 personnes.