Secteur du TRM et pandémie : 1 an après, les 5 grandes leçons à en tirer

Alors que nous vivons une sortie de crise que l'on espère toutes et tous définitive, l'heure est au bilan. À l'aube d'un retour à la vie normale, quels enseignements retenir pour l'industrie TRM ?

Leçon n°1 : L’importance de la digitalisation

Au printemps dernier, suite à l’arrêt de la gestion des commandes, de la coordination de flottes et des tâches administratives, beaucoup de prestataires de transport et de sociétés de gestion de flottes ont dû interrompre temporairement leur service. Jusqu’alors, beaucoup de ces acteurs fonctionnaient encore de façon traditionnelle, avec des entrepôts physiques, des ordinateurs de bureau et des téléphones fixes. Bien que le transport routier de marchandises n’ait pas attendu la pandémie pour débuter sa transformation digitale, cette période l’a, comme pour beaucoup d’autres secteurs, accélérée. 

La digitalisation et les plateformes numériques - en ce qu’elles permettent une automatisation des processus logistiques en connectant les différents acteurs de la chaîne d’approvisionnement et un meilleur contrôle des étapes du transport pour résoudre efficacement les imprévus - sont de véritables outils d’optimisation et de productivité. Par ailleurs, alors que certaines entreprises fonctionnaient encore avec des chèques, ce qui ralentit le paiement des services et le règlement aux transporteurs, la gestion numérique de la documentation, des factures et des paiements simplifie considérablement le processus. 

Leçon n°2. : La nécessité d’un transport flexible

Au cours des deux premières semaines de mars 2020, le volume des marchandises transportées a triplé du jour au lendemain, porté par une hausse de 30% des transactions e-commerce. L'incertitude régnait, d’une part car personne ne savait combien de temps les mesures adoptées par le gouvernement resteraient en vigueur, mais aussi parce que des pics inattendus de consommation de certains produits ne permettaient pas de prévoir l’évolution du marché. Or c’est bien grâce à la technologie que certains transporteurs ont pu gérer cette période complexe et s’adapter à ces volumes de chargements sans dégrader leur qualité de service.

Si elle était la norme il y a une dizaine d’années, la méthode classique de planification du fret, sur papier ou via des fichiers Excel, est aujourd’hui obsolète. D’autant que dans le contexte de l’année écoulée, il était impossible d’établir un planning de transport au début du mois et espérer qu'il n’y ait pas de changements au fil des jours. La capacité de réaction est donc essentielle pour absorber les fluctuations de la demande. Certaines entreprises réagissent en se dotant de leur propre flotte, mais cela peut devenir problématique lorsque la demande baisse. La solution idéale réside donc dans le fait de disposer d’un vaste réseau de transporteurs partenaires.

Leçon n° 3 : L’intérêt du collectif

S’il est une leçon importante que nous avons tirée de cette pandémie, c’est la nécessité d’un esprit de solidarité et d’efforts communs. Un constat qui s'applique au secteur de la logistique ainsi qu’à tous les acteurs de la chaîne d'approvisionnement. Lorsqu'un problème survient, même s’il ne semble toucher que l’un des maillons, le fait que chaque acteur agisse indépendamment sans tenir compte des autres, peut entraîner une interruption abrupte qui affectera toute la chaîne d'approvisionnement. Au contraire, si tous les acteurs sont intégrés et collaborent, ils peuvent limiter l'impact du problème en partageant des informations en temps réel et en cherchant collectivement une solution afin d’éviter les ruptures d'approvisionnement. D’où l’importance de l’intégration du système de gestion du transport (TMS) au système interne du fournisseur de transport, réduisant considérablement la marge d’erreur. Il en va de même pour les logiciels de gestion des entrepôts, qui permettent de résoudre rapidement incidents et imprévus, à l’instar d’un besoin soudain de capacité de stockage supplémentaire ou d’un changement de type de flotte pour le transport.

Leçon n° 4 : Le devoir de durabilité

La pandémie nous a montré à quel point nos actions ont un impact sur l'environnement. Notre société se doit de tirer parti de ce changement de paradigme et d’adopter des habitudes plus durables, y compris dans le transport de marchandises. En ce sens, le groupage et l'acheminement des charges permettent d'optimiser l'ensemble du processus logistique de transport, ce en réduisant le nombre de kilomètres parcourus à vide, qui est en moyenne de 40% dans le secteur, et en diminuant ainsi considérablement les émissions de CO₂ dans l’atmosphère.

Leçon n° 5 : La force de l’anticipation grâce à l’innovation

2020 nous aura appris une chose : rien n’est acquis. En ce sens, la capacité d’adaptation et l’anticipation sont deux outils indispensables. Les progrès technologiques permettent une certaine préparation face aux imprévus, c'est pourquoi nous devons encourager les investissements dans l'innovation. En outre, le haut niveau d'optimisation atteint grâce aux nouvelles technologies contribue à réduire les coûts, ce qui est un vrai atout dans cette période. 

La digitalisation, la collaboration et la capacité d’adaptation - des enseignements riches dans cette période qui marquera l’histoire de par son caractère moteur de transformation - sont donc les qualités que chaque acteur doit rechercher dans ses choix de fournisseurs ou de partenaires. Car les entreprises qui savent mettre la technologie au service de leur activité seront sans aucun doute les entreprises de l'avenir.