Zoove et Smoove dévoilent un nouveau modèle entre vélo personnel et partagé

Zoove et Smoove dévoilent un nouveau modèle entre vélo personnel et partagé Racheté par Smoove en mars, Zoov sort un premier vélo profitant des synergies avec le concepteur des Vélib'. Il sera à la fois proposé en stations ou free floating et sous forme d'abonnement mensuel.

Après son rachat en mars par l'opérateur de vélos municipaux Smoove, Zoov dévoile un premier modèle issu de synergies avec le fabricant des Vélib'. La start-up fondée par Eric Carreel, désormais minoritaire au sein d'un nouvel ensemble Smoove-Zoov, poursuit son développement en parallèle de Smoove et se positionne sur des appels d'offres seul ou avec sa maison-mère. L'originalité de ce nouveau modèle électrique, baptisé Fusion, est qu'il peut aussi bien faire office de vélo municipal en station ou en free-floating, que de vélo personnel par abonnement.  

Une flotte d'une centaine de ces appareils sera déployée à Bordeaux, où Zoov teste son service à des fins de R&D. Ils serviront uniquement à des locations de longue durée, sous la forme d'abonnements à 69 euros par mois. Mais à terme, le but de Zoov est que ces vélos servent aussi bien en longue durée qu'en trajets ponctuels, et que les utilisateurs puissent récupérer leur vélo par abonnement directement à une station, afin d'éliminer les problématiques de livraison que rencontrent les services de vélos par abonnement. Le vélo est assuré contre le vol et Zoov s'occupe aussi de la maintenance : il suffit au client de signaler un problème avec son vélo dans l'appli, et de le mettre dans la rue en free-floating. Des équipes effectueront des réparations sur place ou en atelier dans les 24 heures, assure l'entreprise.  

Synergies et économies d'échelle

Pour les collectivités futures clientes des vélos de Zoov, l'intérêt est d'abord de pouvoir lancer un service de vélos par abonnement assez facilement. "C'est Véligo (le service par abonnement de la région Ile-de-France, qui rencontre un franc succès, ndlr) avec beaucoup moins de contraintes", résume Benoît Yameundjeu, directeur général de Smoove et Zoov. Par ailleurs, ce nouveau vélo est plus adapté à la formule par abonnement car il dispose d'une batterie qui peut être retirée en appuyant sur un bouton dans l'appli, afin de l'emmener chez soi pour la charger en fin de journée (le précédent modèle de Zoov aussi le permettait, mais il fallait des outils pour démonter la batterie).  

Mais surtout, ce modèle offrira une grande flexibilité aux collectivités, qui sont nombreuses à vouloir répliquer le succès de Véligo. "Les villes se posent la question du choix entre abonnement longue durée et libre-service. Au lieu de devoir définir ces besoins dès le début de leur appel d'offres, elles pourront s'adapter et changer le dosage entre les deux modes quand elles le veulent puisque notre vélo est adapté à ces deux modes". Enfin, ce double usage permet à Smoove et Zoov de proposer aux collectivités d'importantes synergies et économies d'échelle. Les mêmes équipes s'occuperont de la maintenance des vélos en stations et des vélos par abonnement, alors que Véligo doit nouer des accords avec des partenaires de réparation. "Le fait d'avoir des équipes qui gèrent au quotidien les vélos en libre-service nous permettra d'avoir un service de réparation beaucoup plus réactif pour les vélos des abonnements longue durée", ajoute Benoît Yameundjeu.  

Des clients dans le privé

Zoov vise aussi les entreprises de mobilités avec ce nouveau vélo. Au départ lancée à la fois comme opérateur de mobilités et fabricant de vélos, Zoov avait finalement décidé en 2020 de se concentrer sur la production de vélos pour d'autres opérateurs, conservant seulement l'opération d'un petit service à Bordeaux pour tester son matériel. Car à côté des collectivités, des services privés de vélos par abonnement se développent de plus en plus. On peut par exemple citer Bloom (qui utilise le modèle précédent de Zoov) et Swapfiets en France ou Dance en Allemagne.  

Ce nouveau vélo fonctionnera avec les stations Zoov, plus petites que celles des vélos municipaux à la Vélib de Smoove. Elles peuvent être davantage adaptées à de des villes moins denses ou aux périphéries des grandes villes, des cibles de choix pour Zoov car elles sont peu desservies en vélos municipaux aujourd'hui. "Seulement dix millions de français ont accès à des vélos municipaux près de chez eux", rappelle Benoît Yameundjeu. "Les abonnements longue durée et la batterie retirable permettent de couvrir de plus grandes distances, donc d'aller chercher de plus petites villes." Smoove pourra aussi se positionner sur un appel d'offres en proposant ses stations et vélos traditionnels pour les zones denses et les modèles de Zoov pour les zones plus reculées.  

Les deux entreprises continuent donc de développer des produits différents, même si le nouveau vélo de Zoov a profité de l'expertise de Smoove sur la durabilité et la résistance. Mais l'objectif à terme est bel et bien de faire converger au maximum les deux produits", confirme Benoît Yameundjeu. "Même s'il faudra faire des choix et des sacrifices, nous essayons de tendre le plus possible vers cette ligne directrice". En attendant d'y arriver, la première matérialisation de cette volonté sera la disparition prochaine des marques Zoov et Smoove au profit d'un nouveau nom commun.