Quand la mobilité douce prend des chemins différents

Quels sont les enjeux de la mobilité douce ? Qu'est-ce que le terme mobilité douce englobe ? Sont-elles synonyme de liberté comme la voiture individuelle ? Nos infrastructures sont-elles organisées ?

La mobilité douce en France 

Auparavant, le terme mobilité douce comprenait les mobilités non motorisées, aujourd’hui ce terme a évolué et prend en compte toutes les mobilités qui sont des alternatives à la voiture individuelle. 

Aujourd’hui, les nouvelles formes de mobilité durable comme l’autopartage ou le covoiturage font aussi partie des mobilités douces. Les points communs sont qu’elles réduisent les émissions de gaz à effet de serre ainsi que les nuisances sonores. 

Aujourd’hui, nous constatons que  la réduction de l’impact environnemental de nos trajets prend plusieurs chemins. En effet, la prise de conscience des dégâts au niveau du dérèglement climatique au sein de notre société nous amène à repenser notre mobilité, car les mobilités douces sont une alternative à la mobilité individuelle. En 2020, en France, 74% des déplacements sur de courtes distances (moins de 5 kilomètres) étaient encore réalisés en voiture.

De plus, la technologie pousse les mobilités à évoluer, mais il ne faut pas compter uniquement sur cet aspect pour lutter contre le réchauffement climatique. La technologie a ses limites, et il existe beaucoup de mythes technologiques qui font rêver mais qui ne voient pas forcément le jour. Un exemple très parlant est l'hyperloop (un projet ferroviaire), qui devait circuler dans les prochaines années et qui n’est même pas en cours de construction en dépit d'une communication intense.

Le développement de la mobilité douce en France

Aujourd'hui, les entreprises, les institutions publiques, le gouvernement et l’Europe sont contraints de se pencher vers la transition écologique. Cela se traduit par des transformations et des accompagnements sur plusieurs niveaux. 

Sur le plan de la mobilité, des alternatives à la voiture individuelle sont mises en place, comme le forfait mobilité durable afin d’aider les salariés lors de leur déplacement domicile- travail avec un moyen de transport alternatif et durable. 

Un autre exemple est la réduction d'impôt pour les flottes de vélos de fonction. Cette mesure permet aux entreprises de bénéficier d’une réduction d’impôt sur les sociétés. La flotte de vélo peut avoir été achetée ou louée par l'entreprise.

En ce qui concerne les collectivités locales, cela se traduit au sein des villes par le développement d’infrastructures réservées aux mobilités douces afin de diminuer le nombre de voitures individuelles. En septembre 2022, la Première Ministre a lancé le plan vélo et marche 2023-2027 afin de redoubler d’effort et définitivement inscrire le vélo dans le quotidien de tous les Français. Il prend la suite du plan vélo et mobilité active de 2018.

En Ile-de-France, il y a le projet RER V qui est une proposition associative pour les franciliens pour désengorger les routes et les transports en commun. Ce sont 9 lignes cyclables qui permettront de relier les grands pôles de l’île de France. Ce projet est soutenu par la Région avec un budget de 300 millions d’euros. Il est représentatif des projets de mobilité douce qui se développent en ce moment. Les différents décideurs français ont su, à différents niveaux voter et mettre en place des projets parfois d'envergure pour développer la mobilité douce. 

Les limites de la mobilité douce 

Même si la mobilité douce s’est beaucoup développée ces dernières années (post-covid) et que des infrastructures ont été mises en place pour les accueillir, la mobilité douce reste encore minoritaire par rapport à la voiture individuelle. Certes, la voiture électrique est meilleure pour l’environnement qu’une voiture thermique, mais elle est encore trop utilisée pour des courts trajets qui pourraient être faits avec un engin de la mobilité douce. 

Diminuer l’utilisation  de la voiture individuelle (thermique ou électrique) et la remplacer par les transports en commun ou la mobilité douce est une vraie alternative. Mais, la voiture est encore très ancrée dans notre société et reste encore une image au niveau de la réussite sociale pour certains. Et, aujourd’hui proposer à des citoyens français de faire du vélo plutôt que de prendre leur véhicule relève pour certains de l'impossible. 

Mais nous pouvons tout de même constater une certaine évolution, car selon plusieurs enquêtes, les Français  souhaitent s’orienter vers une mobilité plus responsable en choisissant d'utiliser plus souvent la location de voitures. 

Le deuxième frein à la mobilité douce est le manque d'infrastructures dans les zones rurales, où sont recensées la majorité des accidents mortels en vélo. En effet, en 2022, sur 245 accidents mortels en France à vélo, 135 se sont déroulés en zone rurale. Les nationales et les départementales sont encore des zones réservées aux voitures et les pistes cyclables sont inexistantes. 

Un autre frein est le manque de communication autour du coût écologique et financier qu’engendre la pollution due au gaz à effet de serre ; même si nous constatons que certains groupes commencent à élever la voix à ce sujet. Les lobbies autour du secteur automobile et du pétrole restent encore très forts et présents dans notre société. 

Aujourd’hui, nous savons que développer la mobilité douce est un enjeu primordial pour proposer une alternative à la voiture individuelle. De plus, de nombreuses études ont prouvé les bienfaits de la mobilité douce (économiques, sociaux, santé, financiers…). Les mentalités et l’éducation autour de l’utilisation de la voiture  sont encore très ancrées. Beaucoup de chemins restent à parcourir pour intégrer pour  concrètement les mobilités douces dans nos sociétés et diminuer l'utilisation à la voiture individuelle.