Un excès de cash, une opportunité pour l'asset management

En cette année particulièrement difficile pour nombre d'acteurs économiques, il y en a un qui semble sortir grand vainqueur du confinement. Ce champion serait donc l'épargnant français, qui a accumulé un véritable trésor de guerre.

Ce ne sont pas moins de 85 milliards d’euros de trésorerie qui auraient gonflé les comptes courants, matelas et autres bas de laine d’épargnants déjà parmi les plus frileux au monde en termes d’investissements. Une question se pose alors, que faire de tout cet argent ?

Si cette question peut paraître provocatrice, sa réponse n’est pas si claire dans un contexte durable de taux négatifs, d’incertitudes économiques et de marchés financiers volatiles. C’est pour cela que les acteurs bancaires, les gérants d’actifs ou les assureurs se doivent de redoubler d’ingéniosité pour établir des stratégies afin de transformer ce gonflement de l’épargne des particuliers hexagonaux en opportunités.

Des comptes courants et livrets qui débordent

Quelques chiffres suffisent à résumer l’ampleur de ce phénomène. Plus de 670 milliards d’euros dorment désormais sur les comptes courants. L’encours des Livret A et LDDS est au plus haut à 442,4 milliards. Bien évidemment, ce n’est pas le cas pour la totalité de la population française. Beaucoup ont perdu leur emploi ou redoute de le perdre dans les prochains mois. Pour autant, ces chiffres traduisent nettement un excès d’épargne que les Français souhaitent conserver dans l’optique de jours plus difficiles.

Malheureusement, en ces temps de taux très bas et même négatifs, les placements offrant des rendements intéressants ne sont pas légion. Mais force est de constater que conserver ses liquidités sur ses comptes courants ou sur les supports traditionnels que sont les livrets réglementés ne rapportent rien et même coûtent si on s’intéresse au rendement net d’inflation.

Des fonds euros moribonds

Du côté de l’assurance-vie, ce n’est guère mieux, plus de 1 400 milliards d’euros sont actuellement positionnés sur les fonds euros des assureurs-vie, représentant près de 78% de l’encours total des assurances-vie en France. Depuis une dizaine d’années, le rendement de ces fonds euros ne cesse de décroitre. Les grands assureurs ont déjà prévenu que les rendements 2020 pourraient passer sous les 1%, rendant ce placement préféré des Français peu attractif.

Dans le même temps, les assureurs tentent de dissuader depuis plusieurs mois leurs clients de continuer à alimenter ces fonds euros. En effet, chaque versement est le plus souvent assorti désormais d’une condition d’investissement dans des unités de comptes (UC) dans lesquelles les Français rechignent toujours à investir.

Des alternatives à la portée de tous

Dans ce contexte, quelques alternatives s’offrent à cette clientèle en manque de repères. Les Unités de Compte (UC), qui constituent le second maillon de la chaine de valeur des assureurs-vie. Ces UC qui représentent des parts de fonds d’investissement, peuvent permettre d’offrir une palette très large de possibilités.

Que ce soit sur des actifs obligataires, actions ou immobiliers, intégrant une thématique ISR ou bien encore sectorielle ou géographique, le choix est vaste. Les espérances de rendement liés à ces classes d’actifs sont bien plus intéressantes, tout en appréhendant au plus juste les risques.

On peut également envisager les investissements directs en titres et en parts de fonds (OPCVM, ETF) mais cette fois détenus dans un compte-titres ou un PEA. Cet univers d’investissement suscite toujours la méfiance de la clientèle individuelle mais constitue une alternative sérieuse pour tous les acteurs de cette chaine de valeur. En ce sens, un véritable travail de pédagogie doit être entrepris par les acteurs de la gestion

En effet, ce basculement vers un couple rendement / risque plus vertueux peut permettre aux gérants d’actifs d’attirer et de fidéliser une nouvelle forme de clientèle et ainsi augmenter leurs encours sous gestion tout en transformant les épargnants en investisseurs.

Une réelle opportunité pour les Asset Managers

Les acteurs du système financier disposent donc d’une immense opportunité pour faire basculer les épargnants français vers un véritable comportement d’investisseurs dans une optique de risques maîtrisés.

Cette nécessité d’évolution des mentalités doit donc s’accompagner d’une évolution de la relation clients, des offres proposées et plus largement de la chaine de valeur dans son intégralité.

Ces nombreuses transformations exigent un accompagnement spécifique dans l’élaboration, la mise en œuvre d’une stratégie ainsi que l’acculturation de la clientèle vis-à-vis d’investissements plus dynamiques. Cet appui par des équipes dotées d’une réelle expertise permettra d’atteindre les objectifs ambitieux d’une politique de développement efficace et concrète.