Une nouvelle loi va vous faire payer vos courses en supermarché bien plus cher qu'avant

Une nouvelle loi va vous faire payer vos courses en supermarché bien plus cher qu'avant Votée au Parlement, la loi Descrozaille vise à protéger les intérêts des producteurs et des industriels face à la grande distribution. Pourtant, vous pourriez bien être les plus grands perdants dans cette affaire.

En pleine inflation, la nouvelle va faire grincer des dents. Vous l'avez déjà constaté en parcourant les rayons de votre supermarché, les prix grimpent en flèche (+16% en un an selon l'Insee). A chaque coup d'œil à votre ticket de caisse, c'est la soupe à la grimace. Alors, accrochez-vous bien, car même si l'inflation doit ralentir d'ici la fin de l'année 2023 d'après l'Insee, votre portefeuille ne risque pas de se remplumer pour autant. Cependant, cette fois, la guerre en Ukraine n'y est pour rien. En cause : la nouvelle loi Descrozaille votée par le Parlement en mars dernier.

L'objectif initial du texte est notamment de renforcer la position des producteurs et des industriels dans le rapport de force qu'ils entretiennent avec les enseignes de la grande distribution. Ainsi, les fournisseurs peuvent désormais interrompre les livraisons aux magasins si les négociations annuelles avec les distributeurs échouent. Ces négociations servent à fixer les prix d'achat et de revente des produits commercialisés en supermarché. Or, jusqu'à présent, en cas de désaccord entre les deux partis, "le précédent contrat devait être honoré par le fournisseur", rappelle le ministre de l'Agriculture, Marc Fesneau.

En clair, le petit fabricant peut dorénavant mieux défendre ses intérêts contre le grand supermarché. Problème, dans cette bataille en faveur du commerce équitable, c'est vous qui allez payer les pots cassés. En effet, la loi Descrozaille prévoit en parallèle de mettre un sérieux coup de frein aux promotions en magasin. Finis les rabais accompagnés des mentions : "un article acheté = un article offert" ou encore "moitié prix sur ce produit". A partir du 1er mars 2024, les promotions sur les produits non-alimentaires seront plafonnées à 34%. Une mesure qui va "peser lourd sur le budget des ménages", explique l'UFC Que Choisir, qui rappelle que les couches, le maquillage, les produits d'entretien ou d'hygiène comptent déjà parmi les articles les plus chers en supermarché. Enfin, sur les produits purement alimentaires, le gouvernement veut prolonger jusqu'en 2025 l'obligation des distributeurs de revendre les références avec une marge d'au moins 10%. En somme : le retour des produits à prix coûtant, ce n'est pas pour demain !

Face à ces bouleversements, les consommateurs vont devoir repenser leurs habitudes d'achat. L'essor des marchés locaux, la réduction des déchets et l'achat en vrac deviennent des alternatives pertinentes pour contourner l'inflation et soutenir un commerce plus équitable. Car dans ce contexte économique, l'adaptation devient la clé de la survie financière des ménages.