Le gouvernement réduit les revenus de 20% des salariés avec cette mesure passée inaperçue

Le gouvernement réduit les revenus de 20% des salariés avec cette mesure passée inaperçue

Une information supplémentaire sur les fiches de paie, qui a pour but d'augmenter les revenus des Français, va finalement plomber les finances de 2 salariés sur 10.

Une mesure censée renforcer le pouvoir d'achat a finalement l'effet inverse. Depuis le mois de juillet, les employeurs sont contraints d'ajouter une nouvelle mention sur le bulletin de paie de leur salarié. Cette information baptisée "montant net social" correspond au revenu net perçu par un travailleur après déduction de l'ensemble des prélèvements sociaux obligatoires, comme la CSG et la CRDS.

L'idée louable à l'origine n'est pas d'ajouter sur les fiches de paie une ligne supplémentaire qui viendra se perdre au milieu des cotisations chômage, retraite et autre prélèvement à la source. L'intérêt du montant net social - sur le papier - est avant tout de faciliter l'accès aux prestations sociales, notamment pour les salariés modestes.

En effet, ce montant net social sert dorénavant de revenu de référence à prendre en compte pour le calcul des droits aux minimas sociaux, comme le RSA ou la prime d'activité. En clair, s'en est fini du "net à payer" au bas du bulletin de salaire, qui devait, auparavant, être envoyé à la Caisse d'allocations familiales pour percevoir des aides. Désormais, le montant net social est calculé systématiquement par l'employeur avant d'être transmis automatiquement à la CAF.

De cette façon, le gouvernement entend simplifier les démarches des salariés éligibles aux aides sociales. L'exécutif veut aussi augmenter le nombre d'allocataires. En France, environ "34% des salariés qui peuvent prétendre à certaines prestations sociales, n'en profitent pas, faute de connaissance de leurs droits", constate l'Observatoire des non-recours aux droits et services.

Cependant, derrière cette nouvelle simplification, se cache un coup dur pour 20% des salariés français. A cause de ce montant net social, 2 salariés sur 10 vont finalement connaître une perte de revenus. La raison : dans le montant net social, "il faut comptabiliser les avantages en nature, les tickets-restaurants ou encore les contributions prévoyance (décès et invalidité), alors que ces éléments n'apparaissaient pas, auparavant, dans le net à payer", explique la CAF. Ainsi, le revenu transmis à l'organisme de versement des allocations est mécaniquement plus élevé et réduit donc le montant des aides allouées.

Par conséquent, les travailleurs qui bénéficient de la prime d'activité et du RSA voient ces revenus complémentaires amoindris. A titre d'exemple, un salarié qui déclarait 1 560 euros de net à payer à la CAF touchait autrefois une prime d'activité de 159 euros, mais avec un montant net social qui s'élève à 1651 euros, sa prime est rabotée et passe à 123 euros.