Trop peu de Français savent comment éviter ces frais supplémentaires que leur impose les banques

Trop peu de Français savent comment éviter ces frais supplémentaires que leur impose les banques Contrats préremplis, fausses obligations, commissions secrètes... les banques et les compagnies d'assurance ont mis en place un business juteux pour faire payer des frais supplémentaires à des millions de Français.

Les banques et les assurances ont mis en place un business particulièrement juteux... sur le dos des consommateurs. Avec cette astuce les établissements ont gagné 2,77 milliards d'euros en 2022, et quasiment autant en 2023. Des sommes faramineuses qui proviennent directement du portefeuille de "22% des ménages Français", confirme la Fédération France Assureurs.

En cause, les établissements de crédit et les compagnies d'assurance s'associent pour gonfler le prix de certains frais, dont les clients pourraient, en réalité, se passer. Ces frais optionnels correspondent au coût des assurances emprunteurs. Ces dernières permettent d'assurer une personne contre le défaut de remboursement d'un crédit. En clair, si un emprunteur subit un accident de la vie (décès, invalidité, longue maladie ou perte d'emploi) l'empêchant de rembourser son crédit, alors l'assurance prend en charge le reste du prêt.

Cependant, si l'assurance emprunteur est obligatoire dans le cadre d'un prêt immobilier, elle est en revanche facultative pour les crédits à la consommation. Or, une grande partie des 14,7 millions de Français qui ont souscrit à un crédit à la consommation en 2023 ignorent ce détail. Une méconnaissance entretenue volontairement par les banques et les assurances.

Selon l'Observatoire des crédits aux ménages (OCM), "les établissements cachent le caractère facultatif des assurances emprunteurs : l'option est souvent pré-cochée dans les contrats de crédit à la consommation, laissant penser qu'elle fait partie intégrante du contrat". Enfin, le peu d'emprunteurs qui refusent de prendre une assurance subissent "une pression considérable de la part des établissements qui envoient des injonctions inquiétantes et menacent parfois de refuser une demande de crédit alors que c'est illégal", précise l'Autorité de contrôle prudentiel des assurances (ACPR).

Mais alors pourquoi les banques incitent autant les clients à prendre des assurances emprunteurs ? Tout simplement car ce service leur rapporte beaucoup d'argent. D'après l'Observatoire des crédits aux ménages (OCM), "assurer un crédit à la consommation peut coûter jusqu'à un tiers du prix total de l'emprunt".

Si le prix est si élevé c'est parce qu'il existe "un lien étroit entre les banques qui prêtent l'argent et les assurances qui en garantissent le remboursement", déplore l'EIOPA, l'autorité européenne des assurances. En effet, banques et assurances appartiennent souvent au même groupe. Par exemple : Crédit Mutuel/Cofidis, Cetelem/BNP Paribas, Sofinco/Crédit Agricole, Franfinance/Société Générale...

Ainsi, en demandant des assurances emprunteurs pour des crédit à la consommation, les banques agissent en tant qu'intermédiaire et touchent une commission. Cette dernière s'élève en moyenne à 40% du montant perçu par la compagnie d'assurance. Une situation qui engendre, selon l'EIOPA, "un risque de conflit d'intérêt au détriment du consommateur".