Face aux crises, la génération Z fait preuve d'une grande résilience

Certains les définissent un peu vite comme la nouvelle génération sacrifiée et pourtant les " Z " pourraient bien surprendre les observateurs. Face aux crises économique, sanitaire, sociale, terroriste et écologique, les 18-25 ans refusent de se positionner en victimes. Loin des stéréotypes qui les voudraient fragiles et démunis, ils font au contraire preuve d'une grande résilience, associant résistance à la crise et réinvention.

La génération Z a la peau dure et le cuir épais. Plongés dans des crises à répétition depuis leur naissance, de l’effondrement des tours du World Trade Center jusqu’à la COVID-19, les 18-25 ans ont appris l’importance de la résilience. Ainsi, 90 % d’entre eux déclaraient que la période du confinement leur avait permis de se recentrer sur l’essentiel et qu’ils en ressortaient plus forts mentalement (1). Cette génération refuse clairement l’étiquette de génération Covid-19 et veut continuer à vivre « le plus normalement » possible.

Un choc d’extra-lucidité

Les Z dénoncent le fantasme de la croissance éternelle. Ces jeunes ont compris et admis que l’espérance d’un progrès croissant génération après génération était un mythe et que le futur n’avait rien de très engageant. Mais, plutôt que de se résigner, ils préfèrent remettre en cause la définition de réussite, de carrière, de responsabilité. Ils inventent leurs propres modèles et repensent leurs priorités, souvent bien éloignés de ceux de leurs parents. Ce n’est pas sans raison que les fictions dystopiques dans lesquelles les adolescents remplacent les adultes pour racheter leurs fautes sont si populaires parmi cette population. La génération Z ne s’attarde pas sur la crise, elle attend la suite. Et, parce que le futur est hypothéqué, elle veut profiter à fond de chaque seconde. 

Un choc de pragmatisme

Alors que la génération précédente, les Y, rêvait de changer la planète, les Z sont des activistes qui préfèrent la réparer. Le pouvoir les attire pour peu qu’il se traduise en actions, souvent radicales. Impulser les changements plutôt que les subir, tel est leur mantra. Ainsi, ils n’hésitent pas à prendre parti pour des causes qui leur tiennent à cœur. Ils manifestent et s’organisent en communauté autour d’une vision systémique du changement. Les luttes qu’ils défendent s’entrecroisent pour atteindre une masse critique qui leur donnera le pouvoir d’agir.

Sur un marché de l’emploi sclérosé, la génération Z répond également par un fort désir d’entreprendre et l’innovation joue un rôle clé dans leur construction. Ils savent pertinemment qu’ils ne feront pas le même métier toute leur vie et s’y préparent. Aux modèles de formations traditionnelles, ils préfèrent l’auto-apprentissage en ligne à l’aide de tutos, de MOOC ou de Serious Game.  

Un choc de curation

Pour gérer son anxiété, la génération Z libère la parole. Ces jeunes n’ont aucune crainte à exprimer leurs douleurs et leurs problèmes. Les réseaux sociaux sont leur nouvelle agora, des lieux où ils viennent soigner leur âme. Une curation collective, qui leur apporte un sentiment de sécurité. Ensemble, ils se sentent protégés des agressions extérieures. Leur ressentiment est sublimé par l’acte de création ou l’engagement solidaire. Il s’agit d’exprimer son mal-être, de le confronter à l’avis des autres pour trouver ensemble des solutions : la tribu devient à la fois un exutoire et un remède.

Un choc de téléportation

Hyper connectée, la génération Z trouve dans les jeux vidéo, l’e-sport ou encore la réalité augmentée les moyens de s’éloigner du monde et de ses contraintes. Dans ces lieux dématérialisés, elle se construit une citadelle de solitude, où elle s’immerge sensoriellement. C’est ainsi que les 18-25 ans s’évadent d’un environnement qui ne leur offre pas des perspectives très réjouissantes. Ils y construisent un monde idéal, où ils sont les maîtres du jeu, secondés par des marques de luxe, mode et beauté qui les boostent en leur proposant de sublimer immédiatement leur confiance et en leur offrant une transformation sans limite en un clic.

Un choc d’apaisement

Enfin, la génération Z ne s’oppose pas à ses parents. Au contraire, elle se place dans une démarche de réconciliation, de recherche de liens et d’une meilleure compréhension des enjeux de développement personnel.

La génération Z est donc bien loin d’être paniquée ou démoralisée par l’avenir. Elle s’assume et se prend en main. Il s’agit avant tout d'une génération d’éclaireurs et d’audacieux, qui annonce le futur et le dessine, assumant pleinement son rôle de pionnière.

(1) Étude Epsilon x Lab’Z Paris School of luxury - 2020