Abus de réputation de site : ce qu'il faut faire… ou pas

Abus de réputation de site : ce qu'il faut faire… ou pas Après les annonces de Google, les référenceurs ont jusqu'au 5 mai pour prendre les mesures nécessaires pour ne pas être pénalisé pour parasite SEO.

Quelquefois appelé "parasite SEO", l'abus de réputation de site a lieu, selon Google, lorsque : "des pages tierces sont publiées avec peu ou pas de surveillance ou d'implication de la part de la première partie, le but étant de manipuler les classements de recherche en tirant parti des signaux de classement du site propriétaire."

Le moteur de recherche américain donne par exemple le cas d'un site de critiques de films hébergeant des pages tiers sur des sujets inintéressants pour les utilisateurs, ou encore un site médical hébergeant une page tierce sur les "meilleurs casinos", avec peu ou pas d'implication du site médical. Ou encore un site d'actualités hébergeant des bons de réduction fournis par un tiers avec peu ou pas de surveillance ou d'implication de la part du site d'hébergement.

Pour ceux ne respectant pas les consignes du géant américain, l'abus de réputation de site devrait être pénalisé à partir du 5 mai prochain, lors d'une mise à jour mondiale. C'est ce qu'a annoncé la firme de Mountain View début mars dans le cadre de la Core Update et de la Spam Update. Cette volonté de pénalisation avec ce type de stratégie avait déjà été évoquée par la firme américaine. Grâce à ces mesures, à celles contre la manipulation via les domaines expirés, contre la publication de contenus à grande échelle, et à celles précédentes, le géant américain espère baisser de 40% le contenu de mauvaise qualité dans ses SERP.

Notons que si certaines stratégies liées à des sites tiers risquent d'être pénalisées par Google, d'autres sont admises, sous certaines conditions, selon le moteur de recherche américain. "Par exemple, de nombreuses publications hébergent du contenu publicitaire destiné à leurs lecteurs réguliers, plutôt que de manipuler principalement les classements de recherche. Parfois appelé "publicité native" ou "publi-reportage", ce type de contenu ne déroute généralement pas les lecteurs réguliers de la publication lorsqu'ils la trouvent directement sur le site de l'éditeur ou lorsqu'ils y accèdent à partir des résultats de recherche de Google. Il n'est pas nécessaire de le bloquer dans la recherche Google ."

Recensement et thématique

Pour ne pas être pénalisé, la firme de Mountain View conseille de désindexer les pages concernées. Un recensement des contenus potentiellement à risque pourrait ainsi avoir lieu, selon les référenceurs interrogés. "Pour éviter d'être vu comme spammy, il faut de plus en plus se dire que les bots tendent à réfléchir comme des humains", lance Pierre Sauvé, consultant SEO chez Digimood. "Sans appliquer au pied de la lettre les guidelines des quality raters, je trouve qu'il est intéressant d'y mettre le nez de temps en temps pour déterminer si vos contenus risquent d'être perçus comme spammy."

Les référenceurs sondés notent aussi que la thématique du site sera particulièrement importante à prendre en compte pour éviter une mauvaise surprise. "Selon moi, c'est un point sur lequel l'algorithme du géant américain est en difficulté", explique Pierre Sauvé. "Je pense que Google tente surtout de détecter les contenus qui sont trop éloignés sémantiquement de ceux qui sont couramment publiés sur le site. Par exemple, j'ai déjà vu des contenus sous-performer lorsque le site tentait d'aborder un sujet trop "nouveau" par rapport à sa ligne éditoriale."

Jean-Baptiste Bessière, team leader SEO chez Pixalione, confirme : "Dans le cadre de la Core Update, les contenus visés semblent surtout être des contenus sortant largement de la thématique principale du site. Si le contenu est à but commercial et éloigné de la thématique principale du site, il y a de fortes chances pour que celui-ci soit identifié par Google et pénalisé par la Core update."

Concernant les problématiques commerciales, "il y a bien la balise Sponsored qui peut être ajoutée aux contenus commerciaux, mais je doute de l'efficacité de celle-ci", confie Jean-Baptiste Bessière. "Si l'intégration de ce type de contenu est nécessaire pour la rémunération d'un site, il faut accepter des propositions proches de la thématique du site et éviter d'intégrer ces sujets de manière trop agressive."

Utilité, intention et UX

De façon plus générale pour faire face aux récentes mises à jour, Pierre Sauvé explique : "Pour être bien vu par Google, je pense qu'il faut s'assurer que la majorité des pages indexables de votre site vont être utiles aux internautes. C'est-à-dire, par exemple, vérifier qu'il n'y a pas d'URLs différentes avec un contenu et une intention identiques. C'est quelque chose que l'on observe régulièrement sur des sites e-commerce qui indexent des facettes trop proches, ou alors sur des sites qui vendent des liens depuis longtemps et qui vont créer trois articles très ressemblants pour traiter d'un sujet identique."

"J'aurai trois conseils pour vivre le plus sereinement possible les mises à jour de Google", glisse de son côté David Groult, head of SEO de Noiise. "D'abord, penser à repasser sur ses vieux contenus pour s'assurer qu'ils restent toujours pertinents et les actualiser  au besoin. Il faut faire la chasse aux contenus obsolètes qui peuvent nuire à la perception que Google peut avoir de votre site s'ils sont en trop grande quantité. Ensuite, travailler l'image de marque et sa visibilité sur tous les carrefours d'audiences, sur Google bien sur mais aussi les réseaux sociaux. Egalement, surveiller l'UX et le comportement de ses utilisateurs."