Discover : comment utiliser les contenus issus de X et YouTube Shorts pour mieux apparaître
Google a récemment annoncé que les contenus issus de X, Instagram et YouTube Shorts seront désormais mis en avant dans Discover. "Dans les semaines à venir, vous découvrirez davantage de contenus dans Discover, provenant d'éditeurs et de créateurs du web, comme des publications de X, d'Instagram et de YouTube Shorts, et d'autres plateformes suivront. Lors de notre étude, les utilisateurs nous ont indiqué apprécier la diversité des contenus proposés dans Discover, incluant des vidéos et des publications sur les réseaux sociaux, en plus des articles."
Sur le terrain, ces intégrations existaient pour certaines depuis quelque temps. D’après Sylvain Deauré, cofondateur de 1492.vision, x.com était déjà présent dans tous les comptes Discover français depuis octobre 2024. Sa particularité : présenter beaucoup d'URLs différentes, chacune avec une faible visibilité. "Il s’agit de recommandations très ciblées", lance Sylvain Deauré.
Les vidéos YouTube, un site historique sur Discover, ressortent aussi depuis quelques mois, affirme Clément Pessaux, membre du collectif The Black Room .io. "X et YouTube apparaissent par périodes, avant de disparaître totalement. Ils ont d’ailleurs perdu beaucoup de visibilité depuis septembre, par exemple. Sur le marché américain, on observe également des apparitions ponctuelles de Reddit et Instagram."
YouTube channel posts now showing up in Google Discover - can't say if it's a test or a rollout cuz I have confirmed with Discover users from multiple countries & a lot of them are seeing these in their feeds starting yesterday.
— Gagan Ghotra (@gaganghotra_) October 21, 2025
These show up with the title "Post from channel https://t.co/IvPW0eoW1j pic.twitter.com/nsbkhCnZ8a
Dans un premier temps, il apparaît donc opportun de travailler les contenus X et YouTube Shorts sur Discover. Cet élargissement de la firme de Mountain View aux contenus issus des réseaux sociaux peut en effet constituer une aubaine pour gagner en visibilité. Même si Clément Pessaux avoue "qu’aujourd’hui, il est difficile de se lancer sur Discover via les réseaux sociaux, en raison de leur forte volatilité et de la priorité accordée par Google aux comptes certifiés à forte audience. Il n’en reste pas moins que ces vecteurs pourraient, à terme, devenir des leviers intéressants, si Google venait à standardiser les critères et à stabiliser la visibilité globale."
Cela reste donc encore à l’état de chantier pour Philippe Yonnet, président chez Groupe Neper. "Il est beaucoup trop tôt pour parler de cas concrets, la fonctionnalité n'est même pas stable", affirme-t-il. "La plupart des médias présents sur Discover considèrent que le trafic et la visibilité apportée par les cartes réseaux sociaux sont aujourd'hui marginaux. Ils n'envisagent de lancer des chantiers à ce sujet que s'il existe un ROI significatif. On est plus dans une phase d'analyse et de test à ce stade."
La recette de la renommée
Quelques éléments émergent tout de même pour mettre en avant X et YouTube Shorts sur Discover. La popularité y tient une grande place. Notoriété du profil sur le réseau social d’abord. "Dans les critères de sélection, le nombre de followers sur X semble important", analyse Philippe Yonnet. "Donc développer une stratégie de croissance de son nombre de followers sera un plus. C'est d’ailleurs assez croustillant de voir que Google donne une telle visibilité sur X dans son flux Discover, alors que tous leurs porte-parole ont déserté ce réseau social depuis des mois. Ils communiquent sur BlueSky ou LinkedIn. Avoir un compte vérifié est aussi, probablement, un atout."
La popularité de la publication, comme celle d’un article, semble également à prendre en compte. Cela implique un certain niveau de viralité, de nombre de vues, de partages et de commentaires ou de réponses. Pour aider à ce stade, Sylvain Deauré préconise une approche du "clean" au "borderline". Pour lui, l'agrégation et la curation peuvent faire d’un contenu initial un élément unique et intéressant. "Par exemple, on va reprendre un extrait d'une vidéo d'une conférence avec le timecode, mettre en rapport un article d'une autre personne et compléter avec un tweet, pour donner ensuite son avis. L'essentiel du contenu est de tierces parties, mais l'analyse est la nôtre, et il y a de la valeur ajoutée."
La version black hat se soucie juste de reprendre des contenus ayant marché, sans souci d'attribution. "On réutilise par exemple une recette de cuisine, sans crédit de la vidéo. On mentionne le nom de l’influenceur dans le titre et le texte. On ajoute de faux commentaires pour faire croire à des retours d’utilisateurs réels. C’est condamnable, mais observée sur le terrain", évoque Sylvain Deauré. L'optimisation du contenu peut aussi être un plus. Pour Sylvain Deauré, les facteurs clés d'optimisation ne sont pas le contenu social en lui-même qui fait "popper" l'article, ce sont les entités nommées porteuses et un titre taillé pour le CTR.
Testing titles on Google Discover feeds.
— Damien (andell) (@AndellDam) October 25, 2025
On YouTube videos, the title appears at the top of the Discover card, just below the site name.
And on other cards, the title appears directly on the image, not below it.#googlediscover pic.twitter.com/7nDn8Ysmfm
Il est aussi possible de se servir de son contenu présent sur d’autres supports afin de créer une complémentarité. "L’algorithme de Discover est toujours basé sur le vecteur d'intérêts de chaque internaute et son historique de recherche", affirme Philippe Yonnet. "Donc, le mieux est de se concentrer sur X sur des posts qui complètent vos articles web, des threads X approfondis sur vos sujets d'expertise et des posts qui pointent vers vos contenus longs. Le but, créer un écosystème."
Notons aussi que si d'un côté, Google intègre de lui-même des contenus de réseaux sociaux dans son flux général, il existe de l'autre la possibilité pour un utilisateur de voir les réseaux sociaux d'une source spécifique qu'il a décidé de suivre manuellement. "La stratégie intéressante pour un créateur de contenu peut donc être d'encourager ses lecteurs à cliquer sur le bouton "Suivre" sur Google. De cette manière, le créateur s'assure que ses lecteurs les plus fidèles voient non seulement ses articles, mais aussi son activité sur les réseaux sociaux, directement dans leur application Google", estime Philippe Yonnet.