Signature électronique : de l'hypercroissance à la bataille de l'expérience utilisateur

8 milliards. C'est le nombre de signatures électroniques opérées par Adobe, qui est aujourd'hui un des leaders du secteur.

8 milliards. C’est le nombre de signatures électroniques opérées par Adobe, qui est aujourd’hui un des leaders du secteur. C’est également une statistique en évolution rapide. Selon l’IDC, le marché de la signature électronique en Europe devrait continuer à connaître une croissance de 27% par an jusqu’en 2026. On pourrait multiplier ainsi les chiffres spectaculaires qui racontent tous la même histoire : la signature électronique se démocratise à grande vitesse. Pour les entreprises comme pour les éditeurs de solutions, c’est à la fois une opportunité et un défi majeur. C’est d’abord l’opportunité d’installer durablement dans les usages une technologie mature. C’est ensuite le défi de proposer une expérience utilisateur de qualité, capable de réaliser l’équilibre entre confort d’utilisation et garantie de confiance. 

Maturité d’usage pour une technologie ancienne

La première directive concernant la signature électronique date de 1999, et les premières applications ont suivi peu de temps après. En tant que technologie - et sur les principes de fonctionnement - la signature électronique est un outil relativement ancien et éprouvé. C’est en termes d'usages que l‘on peut aujourd’hui parler de maturité. La crise du COVID-19 en particulier a permis de rappeler de manière flagrante les bénéfices de la signature électronique. Sans s’étendre un sujet qui relève désormais de l’évidence, on peut mentionner l’apport en flexibilité dans un monde du travail en reconfiguration, et de manière plus générale un gain de productivité lié à la numérisation des démarches. Le cabinet Forrester estime ainsi que si l’on prend en compte le temps passé, les impressions, les envois physiques ou encore l’archivage liés à la signature papier, le mode électronique représente une économie d’environ 6€ par signature. 

Le graal de l’expérience

Dans ce contexte, la question n’est plus de savoir si la signature électronique doit être adoptée, mais “comment” elle doit l'être. C’est pourquoi les solutions les plus modernes mettent l’accent sur l’expérience utilisateur. Ceux d’entre nous qui utilisent des outils de signature électronique depuis longtemps ont pu le remarquer : ce qui était autrefois une corvée est devenu une démarche simple et fluide (souvent plus pratique que la traditionnelle signature papier). De la même manière, l’optimisation de la gestion des documents numériques a permis d’améliorer largement l’expérience de signature. Partagés dans le cloud et modifiés rapidement, les fichiers PDF sont devenus des alliés puissants de la signature électronique. L’intégration du “liquid mode”, qui optimise la mise en page des fichiers PDF à la volée en fonction de l’écran, s’inscrit dans cette ambition : tout est fait pour que signer en ligne devienne un moment agréable, ou du moins indolore. 

Un futur intégré

Simplifiée et largement adoptée, la signature électronique doit aujourd’hui relever le défi de la pervasivité. Cela passe en premier lieu par une intégration généralisée et “sans couture” aux outils du quotidien. L’utilisateur n’aura bientôt plus à choisir une solution de signature, cette dernière sera directement intégrée là où cela fait sens, comme n’importe quelle autre fonctionnalité. Avec Live Sign pour Teams, Microsoft et Adobe s'inscrivent dans cette logique. Directement intégrée à la plateforme de vidéo-conférence, la possibilité de signer un document permet d’accélérer, de fluidifier et de sécuriser les démarches les plus complexes.

Au-delà des plateformes, la logique d’intégration peut également être comprise en parallèle du développement des identités numériques. De plus en plus plébiscitées par les États, ces identités régaliennes peuvent intégrer des services de signature afin d’authentifier les démarches les plus importantes. Le prolongement de FranceConnect, sobrement baptisé FranceConnect+ et dont le rôle est d'agréger les identités numériques des citoyens français, devrait ainsi permettre de réaliser des signatures électroniques “qualifiées”, soit le plus haut niveau de sécurité reconnu pour l’Union Européenne. 

Cette course à l’expérience utilisateur favorise les acteurs qui sauront “se faire oublier” en limitant au maximum les frictions pour l’usager. Elle pose également la question de la disparition de la cérémonie de signature, garant d’une forme de solennité mais également du niveau de sécurité. Pour le dire simplement, plus l’expérience est bonne, plus le sentiment de sécurité est faible. C’est un enjeu pour les acteurs de la signature électronique qui devront garder en tête ce point d’équilibre entre simplicité et sécurité.