Les secrets de MongoDB, base NoSQL la plus populaire

Les secrets de MongoDB, base NoSQL la plus populaire Basé sur une architecture "maître-esclave", le moteur orienté documents est reconnu pour sa souplesse. En France, il est utilisé par Axa et Air France sur des systèmes cœur de métier.

MongoDB se classe en cinquième position de l'indice DB-Engines des serveurs de données les plus populaires au niveau mondial. Première technologie NoSQL de ce palmarès, l'infrastructure open source se hisse juste derrière les principaux systèmes-phares de base relationnelle : Oracle Database, MySQL, SQL Server et PostgreSQL - avec lequel elle est au coude à coude. Deuxième solution NoSQL dans le top 10 de DB-Engines, Cassandra arrive loin derrière, en huitième position. 

Enregistrant plus de 30 millions de téléchargements, MongoDB est développé depuis 2007 par l'éditeur du même nom. Aux côtés de sa version communautaire (gratuite), la base de données fait l'objet de deux éditions commerciales : MongoDB Professional et MongoDB Enterprise.

Eliot Horowitz est CTO et cofondateur de MongoDB. © JDN / Capture Youtube

Fort de 311 millions de dollars de fonds levés depuis sa création, la société MongoDB (qui compte 800 salariés) revendique plus de 3 000 entreprises clientes dans 80 pays, dont 50 issues du Fortune 100. Dans l'Hexagone, l'éditeur affiche plusieurs belles références, dont deux groupes du CAC 40. Air France a recours à MongoDB pour consolider ses données de CRM et optimiser l'efficacité de ses processus de centre de contacts. Axa s'adosse quant à lui à la base open source pour mettre en musique son hub de maison connectée. Analysant les flux en provenance de divers capteurs (environnementaux, d'intrusion…), il permet aux clients de la compagnie d'assurance de surveiller leur domicile à distance.

L'engouement pour MongoDB  s'explique principalement par la combinaison de deux facteurs : un modèle de données orienté documents et une approche distribuée des traitements via une architecture type maître-esclave. Fort de ces caractéristiques, la solution est reconnue par le marché pour la souplesse de sa structure. "Pas besoin de préstructurer les données, il suffit de créer des collections d'y mettre des éléments Json sans avoir à préciser comment les organiser", souligne Rudi Bruchez, consultant indépendant. Et Christophe Parageaud, architecte big data chez Ippon Technologies, d'ajouter : "MongoDB est une base générique qui répond à 80% des besoins couverts par une base relationnelle traditionnelle, à l'exception du transactionnel."

Disponible en mode cloud

En 2016, MongoDB a décliné son environnement en mode cloud. Distribué via Amazon Web Services (AWS), Google Cloud Platform et Microsoft Azure, le service en question, baptisé MongoDB Atlas, est commercialisé sous forme d'une offre freemium. Avec à la clé un forfait gratuit aux capacités limitées et des abonnements payants dont la tarification dépend du stockage consommé. La solution automatise l'infrastructure sous-jacente (orchestration des clusters, réplication, tolérance aux pannes…).

"MongoDB Atlas devrait être proposé au sein des futurs datacenters français d'AWS et Microsoft Azure"

"MongoDB Atlas est disponible sur la très grande majorité des régions AWS et Azure. Il devrait par conséquent être proposé au sein de leurs futurs datacenters français, dans la foulée de leur ouverture (qui doit intervenir d'ici la fin de l'année, ndlr)", anticipe Eliot Horowitz, CTO et cofondateur de MongoDB. Pour l'heure, MongoDB Atlas compte 27 000 utilisateurs parmi lesquels 2 000 clients payants.

"Avec Atlas, notre modèle de revenu se scinde", souligne le CTO. "Un volume important de clients sont en train de se tourner vers Atlas, du fait de la simplicité d'utilisation du cloud. En revanche, une autre partie, principalement des grands comptes, vont avoir tendance à conserver l'approche traditionnelle de déploiement sur site."

Des clients qui viennent du monde Oracle

Le principal concurrent de MongoDB n'est autre qu'Oracle. "La plupart de nos grands clients sont issus du domaine technologique de cet éditeur. Les autres viennent en général des univers SQL Server, MySQL ou PostgreSQL", précise Eliot Horowitz.

Pour pousser encore à l'adoption de sa technologie, notamment face à Oracle, MongoDB a récemment lancé Stitch, un environnement de back end as a service taillé pour sa base de données. Concrètement, il permet d'accéder aux services du serveur MongoDB  via une API (RESTful). Disponible à la fois pour MongoDB Atlas et la version on-premise de l'environnement, "il rend mécaniquement la couche data de l'application et les règles d'accès à la base nettement plus faciles à concevoir et paramétrer. Le tout est aussi mieux sécurisé", ajoute Eliot Horowitz.