La BI en temps réel devient réalité grâce aux datawarehouse en boîtiers

Face au leader historique Teradata, plusieurs offres alternatives commencent à émerger. Aux côtés de pure player comme Netezza ou Datallegro, certains géants informatiques avancent leurs pions. Une guerre des prix s'annonce.

Sur le créneau des entrepôts de données en boîtiers, Teradata fait figure d'acteur historique. Selon la plupart des observateurs, il semble difficile de déloger ce spécialiste fondé à la fin des années 1970, avec l'ambition de proposer des solutions capables de gérer des téraoctets de données.

Car c'est bel bien Teradata qui, dans l'optique de traiter de gros volumes, a créé et su imposer le concept d'appliance d'entrepôt de données. Il demeure aujourd'hui le leader mondial incontesté de ce segment. Un positionnement que le groupe a pérennisé suite à son mariage avec le constructeur NFC. Depuis octobre 2007, Teradata a d'ailleurs retrouvé son indépendance : l'entreprise est cotée à la bourse de New York sous le nom de Teradata Corporation.

Ces dernières années d'autres acteurs sont venus concurrencer le leader historique, avec en ligne de mire la volonté de proposer pour moins cher l'accès à une plate-forme décisionnelle temps réel sur d'importants volumes. "Parmi ces sociétés figure Datallegro qui propose une offre logicielle, basée sur des briques Open Source, qui est intégrée au niveau matériel par des partenaires constructeurs, tel Bull en Europe,  via assemblage de composants", commente Yves Cointrelle,  directeur associé chez Homsys Group.

Des partenariats avec des constructeurs ? Ce n'est pas la stratégie retenue par Netteza, un autre jeune pure player américain faisant de plus en plus parler de lui. Récemment installé en France, l'acteur avait signé un accord avec Keyrus. Ce qui l'a amené à décrocher deux premières références françaises : Les pagesjaunes et Outremer télécom.

Là encore, la couche logicielle Netteza est construite autour de briques Open Source, notamment une distribution Linux. Derrière cette politique : l'objectif d'une différentiation par les prix, avec pour objectif de faire face aux tarifs de Teradata - cohérents avec un positionnement haut de gamme. Basée sur des composants du marché (un processeur PowerPC, 1 Giga de Ram, un disque Westerne Digital, un contrôleur de disque), la plate-forme Netteza transforme les requêtes SQL qui lui arrivent pour une exécution en architecture en parallèle. 

Les géants du secteur commencent à s'intéresser aux appliance de datawarehouse

 "Nous proposons des configurations de 12 tera, pouvant supporter jusqu'à 108 processus actifs, ou de 100 tera et 800 processus actifs", détaille Christian Raza, directeur des opérations de Netezza France. Parmi les principaux projets affichés par la société, le responsable évoque un entrepôt de données déployé par Nielsen, représentant plusieurs centaines de tera.

Aux côtés des solutions de ces deux éditeurs, des initiatives ont aussi vu le jour au sein de certains grands groupes informatiques. Au premier rang desquels HP avec son environnement Neoview. IBM avance quant à lui Data Warehousing Balanced Configuration Unit, qui repose sur la version Data Warehouse de DB2 et l'unité de stockage Total Storage DS4800, le tout adossé au serveur et une distribution Linux. "On note également une offre lancée conjointement par SAP, en lien avec IBM, baptisée BIAccelerator", complète Yves Cointrelle.

 Sur le plan de la performance, il semble difficile pour ces acteurs de venir concurrencer Teradata. Adossée à un système Unix modifié et du hardware optimisé pour une exécution en parallèle, son offre a déjà mainte fois prouvé sa robustesse sur le terrain. "Teradata est capable par exemple de supporter une base de données de 16 tera tout en encaissant 4000 utilisateurs connectés simultanément", évoque Yves Cointrelle. "Les autres ne peuvent pas en dire autant."

Et pour finir le consultant relativise : "Les appliances de datawarehouse représentent un petit marché. En France, on peut estimé à une centaine de comptes qui affichent des besoins en matière de traitement de gros volumes de données avec plus d'une centaine d'utilisateurs." Une analyse qui porterait à envisager à plus ou moins long terme une concentration de ce marché autour d'un grand acteur informatique.