Informatique : quand l'inconséquence des utilisateurs bute sur la paranoïa des DSI
Avec le succès des smartphones et des tablettes comme outils de communication pour le grand public, les DSI doivent relever un important défi de sécurité. Comment répondre aux demandes des salariés sans compromettre la sécurité du système d'information ?
Aujourd’hui ces équipements numériques personnels cognent avec
force aux portes des réseaux d’entreprise et se voient le plus souvent refuser
même le plus petit droit d’accès. Alors, comment répondre à ces demandes
sans compromettre la sécurité du SI, comment s’assurer de l’intégrité de ces
biens, qui, le plus souvent, n’appartiennent même pas à l’entreprise ?
La messagerie « killer app » des
premiers smartphones d’entreprise a démontré la faisabilité du bureau mobile.
Mais la mort annoncé du Blackberry, mono applicatif, souffrant d’un OS non
versatile, démontre que le contrôle complet de l’équipement n’est pas la
solution et n’aura comme seule conséquence que de renforcer la cohorte des
utilisateurs convaincus par les IOS ou Android. Si la dimension sécurité est en passe de
se résoudre par la mise en place de portails sécurisés ou de VPN, celle de la
fourniture d’applications adaptées à l’équipement mérite un regard plus
critique.
En effet, si la différence de dimension
d’écran ou d’ergonomie de saisie sautent aux yeux, il faut être également conscient
que la puissance de calcul, et le plus souvent le débit réseau, sont sans
commune mesure, même avec le plus obsolète des PC du réseau interne.
Il reste donc à inventer des
applications capables de prendre en compte ces problématiques, pour délivrer,
selon le terme consacré, une « expérience utilisateur » acceptable. La piste la plus spontanée est celle des
solutions web, tant en terme de maintenance que de souplesse et de portabilité,
mais gare à ne pas niveler par le bas !
Le
poids de l’Histoire
L’informatique de l’entreprise est
souvent freinée par son propre passé dont les vestiges s’accrochent sous les
doux noms de « compatibilité » ou « d’applications historiques »,
et lorsque l’on aborde le chapitre des rares applications Web en service, on
atteint le paroxysme du problème.
Historiquement, l’hégémonie des premiers
Internet Explorer (du 4 au 6) laisse encore des traces profondes dans l’adoption
des interfaces web en entreprise. Tant l’ergonomie que le support limité des normes
Web actuelles, associés à un niveau de performances pour le moins réduit, font
que les utilisateurs ne reconnaissent pas leurs habitudes actuelles de
navigation ou d’utilisation dans les applications Web qu’on leur propose.
De ce fait, l’adoption des interfaces
Web s’en trouve ralentie et force les éditeurs à gérer plusieurs générations de
navigateurs.
Pourquoi
ne pas laisser les utilisateurs choisir leur navigateur ?
Même si la richesse de l’offre des
navigateurs récents ne fait pas disparaître le problème, elle contribue à le simplifier,
pour peu que les entreprises acceptent de sacrifier la sacro sainte
compatibilité IE 6/7 !
Pour pousser le raisonnement à son terme
et aller jusqu’au bout de l’idée, pourquoi ne pas laisser les utilisateurs
choisir leur navigateur (ou plutôt reprendre celui qu’ils utilisent au
quotidien) ?
L’effort pour un éditeur de supporter
les dernières versions des 4 ou 5 leaders nous libérerait des limitations
qu’impliquent de devoir supporter des versions de 10 ans d’âge. Accepter que
les éditeurs ne supportent que les dernières versions des 4 ou 5 leaders les
libéreraient tant de la charge que des limitations de devoir supporter des
versions de 10 ans d’âge.
Il resterait encore beaucoup à dire sur
l’interaction entre le navigateur et la machine, mais il s’agit d’un sujet polémique
qui met face à face l’inconséquence des utilisateurs et la paranoïa des DSI.