Sécurité : les internautes résignés, les pirates en profitent pour un ROI rapide

Des études montrent comment les pirates se concentrent sur les pratiques les plus rémunératrices. Un phénomène face auquel les internautes se sentent impuissants.

Deux tiers des internautes ont été victimes de la cybercriminalité. Une personne sur deux avoue même qu'elle ne modifie pas son comportement après s'être fait piéger par les pirates, comme si c'était à ses yeux de toute façon inévitable.

L'étude de l'éditeur d'antivirus Symantec, réalisée à partir de réponses de 7 000 adultes de 14 pays différents, fait apparaître toute la résignation des Internautes face à la cybercriminalité. 


Malgré les précautions, la fatalité est là


La cybercriminalité est devenue tellement courante qu'elle guide le comportement des internautes. Ils ont appris à ne pas partager leurs mots de passe (75% au niveau mondial), à protéger leurs renseignements personnels (73%) et évitent même d'ouvrir les pièces jointes provenant d'inconnus (71%). Pourtant malgré ces précautions, la fatalité est là : seuls 3% des interrogés pensent qu'ils ne seront jamais victimes de la cybercriminalité.

Pire, les victimes ne pensent pas que les autorités puissent leur venir en aide. 80% des internautes pensent que les cybercriminels ne seront pas traduits en justice. L'étude révèle par ailleurs que qu'il faut en moyenne 28 jours pour résoudre une enquête sur un acte de piraterie. Et cela coûte 334 dollars. En France, c'est cependant en moyenne moins cher et plus rapide : 17 jours, et 141 dollars.

 

Les enregistreurs de frappe et les chevaux de Troie bancaires enregistrent le taux de croissance le plus élevé.

Les pirates affichent leurs préférences
 

En parallèle, une autre étude conduite par l'éditeur d'antivirus G Data montre comment
les actes de piratage ciblent de plus en plus les gains financiers, et si possible rapides. L'étude note d'abord une augmentation de 51 % des logiciels espions, la catégorie de logiciels malveillants en plus forte croissance.

Or, dans cette catégorie, les enregistreurs de frappe et les chevaux de Troie bancaires enregistrent le taux de croissance le plus élevé. "Les auteurs de programmes nuisibles se tournent tout particulièrement vers les logiciels espions dans le domaine de l'enregistrement de frappe, des opérations bancaires en ligne et des jeux en ligne. Le vol de données est et reste l'une des principales fonctions des logiciels malveillants", note l'étude.

A noter que les gains peuvent être multiples, car ces données peuvent être utilisées directement par le pirate et/ou revendues sur des forums spécialisés. 

La pratique du piratage doit paraître suffisamment lucrative pour être aussi attractive : 1 017 208 nouveaux virus informatiques ont pour l'instant été repérés par l'éditeur d'antivirus G Data. C'est 50% de plus que l'année dernière avec les mêmes méthodes, et 10 %, de plus que le précédent semestre.