Bull Amesys accusée de complicité d'actes de tortures

Bull Amesys accusée de complicité d'actes de tortures La filiale de Bull, Amesys, est désormais officiellement visée par une information judiciaire pour complicité d'actes de torture en Libye. En ligne de mire : le système de surveillance d'Internet acheté par Kadhafi.

La filiale de Bull Amesys, et ses technologies de surveillance d'Internet, ont-elles été complices des actes de tortures commis en Libye par le général Kadhafi ? Une enquête va en tout cas être menée, puisque le tribunal de grande instance de Paris vient d'ouvrir une information judiciaire sur cette affaire. L'enquête a été confiée à un juge du pôle spécialisé dans les crimes de guerre, crimes contre l'humanité et génocide.

C'est une suite qui donne du crédit aux plaintes déposées il ya plusieurs mois par deux ONG, la Fédération internationale des droits de l'Homme (FIDH) et la Ligue des droits de l'Homme (LDH). Ces dernières avaient déposé plainte avec constitution de partie civile en octobre 2011 "pour des faits commis à travers la fourniture au régime de Khadafi d'un système de surveillance des communications destiné à surveiller la population libyenne".

En cause, plus précisément, un vaste système fourni par Amesys, appelé Eagle, qui a alors équipé le centre de surveillance d'Internet de Tripoli, avec son système d'analyse du trafic internet (DPI). Selon la FIDH, Amesys, aurait conclu le contrat de mise à disposition de cette technologie en 2007.

Peu après que cette affaire fut révélée par le Wall Street Journal en aout 2011, Amesys avait rapidement dû admettre avoir en effet fourni au régime de Muammar Kadhafi du "matériel d'analyse" portant sur des "connexions Internet" tout en soulignant que le contrat avait été signé dans un contexte de "rapprochement diplomatique" avec la Libye.

Pour mémoire, Amesys est une société spécialisée dans les systèmes sécuritaires rachetée en janvier 2010, lorsque Philipe Vannier la présidait, par Bull. Il y a deux mois, Bull, désormais dirigé par Philippe Vannier, a annoncé la vente de la technologie Eagle.