Curiosity : le premier forage de Mars jamais réalisé

Curiosity : le premier forage de Mars jamais réalisé Le rover a débuté son premier forage martien. Un processus que la Nasa pilote depuis la terre à l'aide d'un système informatique des plus complexes.

L'information était annoncée depuis plusieurs jours. Curiosity s'est lancé depuis vendredi matin dans son premier forage. Alors qu'elle s'était jusqu'ici limitée à des prélèvements au sol, la conquête spatiale d'autres planètes entre ainsi dans une nouvelle ère. La foreuse du rover (baptisée PADS pour Powder Acquisition Drill System) a commencé par creuser un trou de 2 centimètres de profondeur, qu'elle a ensuite élargi sur une longueur de 20 centimètres. Après PADS, ce sera ensuite l'un des deux laboratoires d'analyse intégré au robot qui prendra le relais : CheMin qui est dessiné pour effectuer l'analyse minéralogique des composants extraits.

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Un système embarqué de 2 millions de lignes de code (en langage C++). © Nasa

Derrière cette prouesse, se cache un concentré de technologies d'une infinie complexité. Nous avons déjà décrit dans nos colonnes les systèmes nécessaires au voyage du robot depuis la terre, et son amarsisage (lire l'article : Sonde Curiosity sur Mars : un incroyable défi informatique). 

Un système informatique embarqué de haute précision

Mais qu'en est-il de ce forage ? Sous le capot, Curiosity embarque le système d'exploitation VxWorks de Wind River (groupe Intel). Il se charge de piloter le rover sur Mars, mais aussi de gérer les commandes envoyées depuis la terre pour contrôler l'ensemble des opérations des outils de mesure embarqués, y compris donc le forage, la récupération des échantillons, et le contrôle du laboratoire d'analyse. VxWorks gère également les échanges de données scientifiques avec la Terre. C++'est donc par lui que transite l'ensemble des informations recueillies suite aux analyses réalisées.

Pour orchestrer une opération de forage aussi précise à une telle distance et dans des conditions atmosphériques des plus extrêmes comparées à la Terre, le système, comptant 2 millions de lignes de code en langage C++, devait être irréprochable.

Reste que l'enjeu technique et informatique se situe pas seulement au sein du rover. Les systèmes informatiques au sol, visant à réceptionner les données en provenance du robot et les analyses, devaient également être irréprochables. A l'image de la plate-forme mise en place par la France pour traiter les flux provenant des deux instruments de Curiosity auquels l'Hexagone a contribué, dont l'un a justement permis de déterminer la zone à forer - en y détectant une trace de présence passée d'eau à la surface (lire l'article : Curiosity sur Mars : l'informatique française au cœur du projet).