Comment le Covid-19 a catapulté la digitalisation du travail... en chiffres

Comment le Covid-19 a catapulté la digitalisation du travail... en chiffres A quel point la crise a-t-elle réorienté les investissements numériques sur les applications orientées télétravail ? Sur la digital workplace et la visioconférence ? Sur le cloud ? Le point.

Certes, les conséquences de la pandémie de Covid-19 sur la digitalisation du travail ont été profondes. Suite aux différentes phases de confinement, le déport des collaborateurs à domicile a forcé les entreprises à adapter leurs outils de communication et de productivité. Mais par manque de recul et donc d'indicateurs, il était jusqu'ici difficile de mesurer l'ampleur de ce vaste mouvement. Dans son baromètre annuel sur le cloud, dont l'édition 2021 vient de paraître, l'ESN américaine Flexera s'attaque précisément à la question. Cette année, l'étude a été réalisée auprès de 474 responsables et managers IT issus d'entreprises de 2 000 à plus de 10 000 salariés. 68% d'entre elles sont basées en Amérique du Nord et 32% en Europe. Les principaux secteurs d'activité sont représentés.

A la question de savoir quels sont les principaux points d'impact de la pandémie sur le rythme d'investissement digital de leur organisation, les répondants évoquent massivement le travail à domicile et le cloud. "Face au ralentissement économique qui tend à freiner les chantiers de transformation numérique, le cloud promet d'aider les entreprises à optimiser les coûts. Ce surcroît d'intérêt est donc tout sauf surprenant", commente Flexera. "Accélérer le passage au cloud contribue en parallèle à faciliter l'accès aux applications métiers à distance et par conséquent en situation de télétravail."

Au chapitre des dépenses IT prioritaires suite à la crise, le SaaS est le domaine le plus souvent cité par les acteurs consultés par Flexera. Devant le public cloud (IaaS et PaaS), les ordinateurs (desktop et laptop), le réseau et les terminaux mobiles. Pas étonnant. Ces briques se révèlent clés pour équiper le salarié resté à domicile et lui permettre de se connecter efficacement à ses applications. 

Principal constat : ces dépenses sont consenties au détriment de l'informatique internalisée. Pour preuve, 36% des sondés affirment vouloir réaliser des économies dans les logiciels one-premise, 35% dans les centres de données et 32% dans les serveurs.

Tirant profit de la situation, les applications de visioconférence les plus populaires ont vu leur volume d'utilisateurs exploser au cours du premier confinement. On doit la plus belle progression à Zoom. De décembre 2019 à avril 2020, sa plateforme passe de 10 à 300 millions d'utilisateurs actifs quotidiens. La société a cessé de communiquer sur ce chiffre depuis.

Qu'en est-il des clients de Zoom ayant souscrit une formule payante ? De 641 millions fin janvier 2020, Zoom en revendique 1 289 millions fin octobre 2020. 

Quant au grand concurrent de Zoom, Microsoft Teams, il suit de son côté une courbe nettement moins spectaculaire. De 20 millions en novembre 2019, ses utilisateurs actifs quotidiens se hissent à 75 millions en avril 2020.  Depuis la première vague, Microsoft est le seul des trois éditeurs à avoir communiqué un nouveau chiffre. Le 28 octobre dernier, l'éditeur indique que Teams a atteint le cap des 115 millions d'utilisateurs actifs quotidiens. 

Idem pour Google Meet. Ses utilisateurs actifs quotidiens passent de 3 millions début mars 2020 à 100 millions fin avril 2020.

Comparé à Teams et Meet, Zoom a bénéficié d'une vague de consommateurs grand public. Une tendance qui s'est notamment cristallisée pendant le premier confinement qui, de facto, aura été plus strict que les suivants. Objectif de ces utilisateurs : organiser un anniversaire, des apéros visio... Zoom leur offre un outil ergonomique et surtout une version gratuite, avec à la clé des meetings capés à 40 minutes et un volume de participants plafonné à 100.

On pourra arguer que Meet et Teams proposent également des versions gratuites qui ont aussi leur limitation. Toutes deux plafonnent les meetings à 60 minutes et limitent le nombre de participants par réunion (à 100 pour la première et 300 pour la seconde). Un obstacle finalement peu contraignant pour la plupart des usages grand public.

Alors qu'est-ce qui a fait la différence ? Sans doute la performance de Zoom, dont la qualité vidéo reste au-dessus de ses concurrents (lire le Classement de la visioconférence), mais aussi et surtout sa simplicité d'utilisation.