Silvr mobilise 130 millions d'euros pour s'imposer dans le Capital as a Service

Silvr mobilise 130 millions d'euros pour s'imposer dans le Capital as a Service Présente dans l'e-commerce et le SaaS, la fintech française compte étendre son offre de financement à la demande aux marketplaces et aux applications mobiles.

Spécialiste français du Capital as a Service, Silvr boucle un financement de 130 millions d'euros. Une somme qui se répartit entre une capacité de financement de 112 millions d'euros négociée auprès d'un asset manager français très impliqué dans la fintech, dont le nom reste confidentiel, et une enveloppe de 18 millions d'euros levée auprès des fonds Xange et Otium, et de la BPI. Jusqu'ici centré sur l'e-commerce et le SaaS, Silvr entend capitaliser sur cet apport pour étendre son offre de financement à d'autres domaines de la transformation numérique.

Sur 2021, Silvr est passé d'une petite dizaine de clients à une centaine. Pour l'heure, la société alloue plusieurs millions d'euros à quelque dix acteurs chaque mois. Ciblant les entreprises réalisant a minima 100 000 euros de chiffre d'affaires annuel, Silvr finance un an de revenu en prenant une commission fixe de 6% à 12%. Sa plateforme est taillée pour délivrer un investissement en 24 heures. Parmi ses références, Silvr affiche Clever Beauty, French Bandit, Le Beau Thé ou encore Talk.

Une ambition européenne

Dans l'immédiat, la société de Neuilly compte s'attaquer à deux nouveaux segments : les marketplaces et les applications mobiles. Un mouvement d'élargissement qui vise à préparer le terrain en vue d'un développement européen. "Se limiter à une verticale ne nous permettrait pas de bénéficier d'effets de synergie et d'atteindre une couverture globale sur l'Europe. A l'inverse d'une approche horizontale", argue Nima Karimi, cofondateur et CEO de Silvr. "Cette stratégie nous permettra aussi de bénéficier de conditions d'accès à des aides plus intéressantes."

"Pour un acteur du SaaS, nous estimons la capacité de rétention client et étudions la décomposition du revenu mensuel récurrent"

La plateforme de Silvr est taillée pour s'adapter aux différents modèles économiques du digital, de l'abonnement à la vente de produits. Elle se branche directement sur les systèmes d'informations et comptes bancaires des sociétés pour en collecter les données business. L'objectif ? Analyser les historiques de performance opérationnelle et financière, en allant jusqu'à reconstituer les comptes de résultat en temps réel. Puis leur appliquer un modèle de scoring prédictif pour évaluer au plus juste le financement à envisager.

"Pour un site d'e-commerce par exemple, il s'agit de calculer la rentabilité des campagnes d'acquisition, d'identifier les articles les plus vendus et à quelle récurrence, mais aussi d'analyser la répartition des achats au sein du catalogue de produits. Pour un acteur du SaaS, nous estimons prioritairement la capacité de rétention client et étudions la décomposition du revenu mensuel récurrent", détaille Nima Karimi.

Une offre de machine learning financier

Côté R&D, Silvr est en train de développer un data lake, agrégeant un maximum de données, y compris des données de marché. "L'enjeu est d'améliorer notre finesse de scoring et de réduire notre taux de défaut, en vue d'optimiser la compétitivité de notre pricing", explique Nima Karimi. Le lac de données doit également permettre la création de nouveaux produits. Silvr ambitionne notamment de développer des outils d'aide au pilotage financier ciblant ses entreprises en portefeuille. Comptant une trentaine de salariés, Silvr prévoit une centaine de recrutements sur 2022.