Cinq indicateurs clés de résultats du no code

Cinq indicateurs clés de résultats du no code Du prototypage rapide à des équipes IT plus réduites en passant par l'accélération des déploiements, le développement sans code promet des KPI à tous les étages.

Avec la tension croissante du marché de l'emploi chez les développeurs, beaucoup d'entreprises voient dans la programmation sans code leur planche de salut. D'autant que l'offre n'a cessé de s'enrichir dans ce domaine ces derniers mois. Des outils no code ont vu le jour dans la création de sites web, d'applications d'entreprise, d'apps mobiles, de chatbots, de modèles de machine learning... Reste à savoir ce que promet cette approche en matière d'indicateurs de résultats (KPI).

1. Itération des versions plus rapide

C'est là le principal KPI d'un projet de développement d'application sans code. "En six mois, on pourra grâce à un outil comme Bubble sortir facilement 6 à 7 préversions d'une application", estime Pierre Launay, CEO de Cube, agence de design et de développement low code. "Pour un site web bâti avec Webflow, ce sera l'affaire de 10 à 15 jours pour valider une version finalisée."

Dans certains cas, le no code bât tous les pronostics. En 2018, Octo Technology accompagne un intrapreneur du ministère de l'Intérieur. Son idée ? Proposer un service permettant aux candidats libres au permis de conduire de s'inscrire en ligne. A partir de la solution no code de prise de rendez-vous Simplybook.me, un consultant crée en quelques heures "une version minimale viable" pour tester le concept. "Au bout d'un mois, 100 personnes avaient passé leur permis via ce canal prouvant objectivement un impact positif sur les KPI", se rappelle Dominique Lequepeys, coach innovation & lean startup chez Octo. Sur la base de ces résultats, le financement est obtenu pour développer l'application Candilib

2. Plus de minimal viable products

Autre intérêt du no code, il ne permet pas seulement d'accélérer la vitesse de mise en œuvre des projets, c'est aussi un moyen d'en lancer plusieurs en parallèle. "Il est normal que certains ne soient pas retenus. Lancer un MVP (minimum viable product, ndlr) en mode no code représente un coût financier négligeable", reconnaît Dominique Lequepeys. On se place ici dans une approche de test & learn multiple et rapide.

3. Un développeur au lieu de trois

Parmi ses projets menés en mode no code, Cube a développé une plateforme pour la Fédération Internationale de Tennis visant à collecter et visualiser les données d'activité d'un programme mondial de promotion du tennis chez les moins de 15 ans (Junior Tennis Initiative). Dans un tout autre domaine, l'agence digitale a mise en œuvre pour le compte de Norauto un comparateur de solutions de recharge pour les propriétaires de véhicules électriques et hybrides. Dans les deux cas, l'entreprise parisienne a fait le choix de la plateforme no code de Bubble.

"Créer une application implique en général trois développeurs : le premier centré sur l'interface utilisateur, le second sur la logique applicative, le troisième sur la mise en production. Avec un outils full stack comme Bubble, cette équipe se réduit à un profil unique qui gère à la fois le front end et le back end via un environnement unifié couvrant jusqu'au déploiement", commente Pierre Launay. Un profil qui devra faire preuve de compétences en création d'interface utilisateur, workflow et base de données.

4. Tester pour pas cher

Les outils de développement sans code commercialisés en mode cloud, ce qui est le cas de la plupart d'entre eux, interdisent de facto toute réplication en local ou migration vers un autre provider. Conclusion : il semble difficile voire impossible de recourir à ces technologies pour déployer des applications business critiques. D'autant que ces plateformes sont souvent américaines et donc dépendantes de législations extraterritoriales comme le Cloud Act américain. "En revanche, rien n'empêche d'y recourir pour réaliser un MVP. Ce qui permet de prendre un minimum de risque pour éprouver une solution avant d'en valider le modèle financier en optant ensuite pour une infrastructure d'hébergement en Europe", insiste Dominique Lequepeys.

Reste la piste des outils de développement low / no code open source qui permettent une installation sur un environnement on-premise ou européen. Mais avec à la clé une contrainte : la nécessité de mobiliser des compétences pour gérer les mises en production. 

5. Améliorer la productivité

Dernier KPI, et non des moindres : le no code au service de la productivité interne. "Un outil de développement sans code comme Airtable va permettre par exemple d'éviter de dupliquer la donnée de quelle que forme que ce soit : client, fournisseur…", explique Pierre Launay. Accessible directement aux équipes de terrain, le tableur 2.0 sera  synchronisé avec les applications de gestion de la relation client, d'ERP… "Une demande de devis reçue par mail et déversée dans le CRM sera par exemple intégrée, via une API, comme lead dans Airtable sous la forme d'une carte qui sera automatiquement routée vers une équipe client ou un projet spécifique." Dans ce cas de figure, l'outil no code joue le rôle d'une plateforme de workflow automation.

Inspiré de Notion.so, Monday.com propose à l'instar de son concurrent ClickUp une approche collaborative assez différente. Son environnement de développement no code est composé de centaines de modèles applicatifs couvrant de multiples cas d'usage, de la gestion de projet à la gestion RH en passant par le CRM et le marketing. De quoi là encore booster la productivité des équipes.