Miser sur la cybersécurité pour préserver la chaîne d'approvisionnement alimentaire

L'intégration de la technologie dans le milieu agricole a pour vocation de révolutionner le secteur, en le rendant plus durable, plus efficace et plus rentable.

Toutefois, cette dépendance croissante à l’égard de la technologie engendre également de nouveaux risques et menaces en matière de cybersécurité, susceptibles de mettre en péril l’ensemble de la chaîne d’approvisionnement alimentaire.

Équipements automatisés : des risques non négligeables

À mesure que le secteur développe et utilise des fonctionnalités connectées à Internet - équipements automatisés d’alimentation et d’arrosage, systèmes autonomes de traitement des sols ou unités intelligentes de chauffage, de ventilation et de climatisation - il crée et s’expose à des vulnérabilités qui peuvent être exploitées par des acteurs malveillants.

Par exemple, ceux-ci pourraient très bien perturber les systèmes GPS des tracteurs et interférer avec la cartographie des champs ou les rapports d’analyse des sols. Ils peuvent agir ainsi pour des raisons purement malveillantes en perturbant les supply chain alimentaires essentielles, ou encore pour des raisons plus stratégiques, comme l’espionnage industriel.

Pour faire proactivement face à ces risques, il est essentiel que les fournisseurs de logiciels du secteur accordent la priorité à la sécurité, aussi bien dans le développement de leurs solutions que pour leurs composants. La sécurité doit être intégrée à chaque étape de la chaîne d'approvisionnement, de la ferme au supermarché.

La menace évoluant constamment, il est essentiel que les acteurs du secteur agricole se tiennent au courant des dernières avancées en matière de sécurité, de menaces et de vulnérabilités, et qu’ils adaptent leurs solutions en conséquence. Et pour cause, l’un des principaux défis auxquels est confrontée l’industrie est la nature complexe et diverse de la technologie utilisée.

Mettre en place une cyber-protection

Il est avéré que l’être humain reste le maillon le plus faible de la chaîne de la cybersécurité. Par conséquent, les entreprises qui adoptent les meilleures pratiques – mots de passe « forts » par exemple – pourront mieux se prémunir contre les acteurs malveillants. Pour que la supply chain alimentaire reste fiable et résiliente, les parties prenantes doivent travailler ensemble pour partager les informations et les bonnes pratiques concernant les normes de cybersécurité appropriées.

Grâce à cette collaboration, ils peuvent identifier les menaces et les vulnérabilités potentielles en matière de sécurité et élaborer des stratégies efficaces pour les atténuer. L’éducation est le meilleur outil de défense, et la libre circulation des informations entre tous les fabricants, fournisseurs, vendeurs et utilisateurs, permettra de protéger efficacement la chaîne alimentaire du début à la fin.

La population mondiale ne cessant de croître, la demande en denrées alimentaires ne fera qu’augmenter, faisant de ce secteur une cible privilégiée pour les cybercriminels susceptibles de provoquer des perturbations à grande échelle. Compte tenu des conséquences potentiellement dévastatrices qu’une cyberattaque pourrait avoir sur l’approvisionnement alimentaire, il est essentiel que l’industrie adopte une approche proactive de la cybersécurité. L’industrie doit également mettre l’accent sur l’intégration de la protection plutôt que de miser sur une approche purement réactive face aux menaces.

En fin de compte, l’intégration réussie des technologies dans l’agriculture dépendra de la manière dont le secteur pourra équilibrer les avantages de ces technologies et les risques. En accordant la priorité à la sécurité et en collaborant à l’élaboration de stratégies efficaces, il sera possible de répondre à la demande de denrées alimentaires tout en garantissant la sûreté et la sécurité de la chaîne à l’international. Il vaut généralement mieux prévenir que guérir, d’autant plus qu’une seule attaque sera beaucoup plus coûteuse que la mise en place d’une approche proactive.

Par Thierry Fabre, Senior Manager Sales Engineering, BlackBerry