Chorus : un rapport accablant dénonce la maîtrise d'œuvre du projet

Un rapport saignant de la Commission des Finances de l'Assemblée Nationale se penche sur le projet Chorus, progiciel gigantesque de gestion commandé pour les préfectures et les sous-préfectures de France. Le rapport précise que le calendrier de mise en œuvre du projet de système d'information Chorus prévoyait une phase de déploiement "à partir de juillet 2008". Il n'en a rien été.

Pour l'heure trop complexe, trop technique, la maîtrise d'œuvre n'a pas su trancher entre un déploiement massif ou progressif de l'application. Mais le rapport insiste aussi sur les délais de livraison qui n'ont pas été tenus par les prestataires. Prestataires qui de plus, au grand dam de l'Etat, se seraient empressés de copier SAP pour l'adapter maladroitement aux contraintes de la gestion publique. Visées sans être nommés, les SSII Accenture et Steria n'auraient pas fournit l'effort nécessaire pour créer la brique centrale de l'application.

L'enveloppe estimée de 180 millions d'euros avait été finalement attribuée à ces deux acteurs après qu'ils aient été désavoués une première fois en décembre 2006. Bernard Limal, le président de l'Agence pour l'informatique financière de l'Etat expliquait alors dans la presse que "l'offre présentée par Accenture était inacceptable, et pas seulement sur le plan financier". C'est tout de même ce consortium qui a remporté la mise en mai 2007. Résultat, les 35 000 utilisateurs devront patienter encore, la phase de test a été repoussée à janvier 2009.