Georges Anidjar (Unica) "Aux Etats-Unis, la demande en SaaS est plus marquée qu'en Europe"

Les déploiements d'outil de gestion de campagnes marketing sont repartis à la hausse en ce début d'année. Les solutions en mode SaaS intéressent surtout les PME.

Le marché de la gestion des campagnes marketing souffre-t-il de la crise ?

2009 a été une année de ralentissement de nombreux projets, notamment en France. Mais depuis le début de l'année, on constate une explosion des projets de déploiement dans la gestion des campagnes marketing. Ceux qui ont été gelés l'année dernière ressortent, tandis que ceux de 2010 débutent. Cela permet de soutenir notre activité avec une croissance à deux chiffres attendue de notre chiffre d'affaires pour fin avril.

Nous avons d'ailleurs renforcé notre positionnement concurrentiel en procédant au rachat il y a trois mois de Pivotal Veracity [ndlr pour la somme de 17,8 millions de dollars], un spécialiste de la déliverabilité des e-mails. Nos activités de gestion des campagnes marketing et de Web analytic pèsent aujourd'hui près de 100 millions de dollars. Mais en termes de maturité, ces deux segments de marché divergent. La gestion des campagnes marketing est plutôt un marché aujourd'hui de renouvellement ce n'est pas le cas de l'analytique Web, qui est un marché jeune et en croissance très forte.

Quel segment de marché compte le plus pour vous ?

"Les grands comptes ne s'intéressent pas seulement à la mesure d'audience"

Ce sont des activités complémentaires pour nous sachant que nous sommes arrivés plus récemment, en 2006, sur celui du Web analytic. Nous sommes entrés sur ce marché car nous avons fait l'analyse que les besoins des grands comptes ne se résumaient pas aux seuls indicateurs de mesure d'audience. Mais également au suivi des informations clients et prospects pour tracer l'intégralité de la session de clic d'un internaute.

L'objectif étant de fournir un reporting précis et comportemental de la navigation à des fins d'exploitation de campagnes marketing. Concernant le volet de la gestion des campagnes marketing, nous ressortons comme un éditeur historique leader au niveau mondial depuis plus de cinq ans selon les différents cabinets d'analystes.

Le SaaS répond-il de façon satisfaisante aux besoins des grands comptes ? 

Notre offre est historiquement basé sur des produits qui s'installent en interne, mais la part du SaaS dans nos revenus grimpe chaque année pour représenter aujourd'hui 20% de notre activité. Pour fournir nos solutions en mode SaaS, on s'appuie sur une infrastructure répartie dans deux centres de données en Europe et aux Etats-Unis. Là-bas, la demande pour le SaaS est par ailleurs beaucoup plus marquée qu'en Europe.

Mais nous pensons que les grands comptes continueront à utiliser pour l'essentiel des offres internalisées. Cela s'explique par des besoins très forts en matière de personnalisation qu'il est moins commode de gérer en externe. En revanche, pour les PME-PMI, le mode SaaS s'adapte très bien à leurs besoins, car leurs attentes en termes de personnalisation est moins forte.

Georges Anidjar est directeur général Europe du Sud d'Unica.