SEO : le nombre de mots idéal d'un contenu va-t-il augmenter avec l'IA générative ?

SEO : le nombre de mots idéal d'un contenu va-t-il augmenter avec l'IA générative ? Le contenu facilement généré par l'IA pourrait accroître le nombre moyen de mots sur certaines requêtes. Mais l'outil reste à manier avec précaution.

Vieille antienne du SEO, le nombre idéal de mots d'un contenu n'existe pas vraiment pour Google. C'est ce qu'a affirmé dernièrement John Mueller, senior search analyst chez le géant américain : "De notre point de vue, le nombre de mots sur une page n'est pas un facteur de qualité, ni un facteur de classement", explique-t-il. Avant d'ajouter que dans certains cas, l'utilisateur préfère un contenu long, et dans d'autres, un contenu court.

Cette position, privilégiant une approche au cas par cas, est généralement partagée par les référenceurs interrogés. Ils adaptent souvent la longueur du contenu aux différents types de SERP pour s'adapter aux utilisateurs. Objectif : dire l'essentiel, sans oublier d'informations importantes, mais sans digressions inutiles.

"Il faut voir le nombre de mots clés comme une limite minimum à atteindre pour que le sujet de la requête soit facilement identifiable et compris par les robots de Google", explique Jean-Baptiste Bessière, consultant SEO chez Pixalione. "Dans tous les cas, ce nombre n'est pas unique", développe Christian Méline, créateur des Metamots. "En effet, tous les thèmes ne nécessitent pas la même quantité d'explications. De ce que je sais, Google regarde d'abord les 500 premiers mots. Si cela ressemble trop à ce qu'il a déjà, il passe son tour. Ensuite, il faut juste que le sujet soit traité correctement. Vous ne devez pas radoter, ni zapper une partie des informations importantes." Pour Christian Méline, " trois éléments importants vont influencer ce que vous allez dire : le sujet à traiter, l'action attendue et le persona visé. Si l'internaute a l'esprit satisfait suite à sa lecture, c'est bon signe. "

Mais, l'arrivée de l'IA générative change quelque peu la donne sur le nombre idéal de mots. Elle permet en effet de générer facilement des textes de qualité discutable, tentant à utiliser.

Les requêtes moins compétitives possiblement touchées ?

Des SEO pourraient être tentés de se servir de l'IA génératrice pour obtenir un plus grand nombre de mots sur certaines demandes des utilisateurs, explique Jean-Baptiste Bessière. " Le principal changement risque surtout d'apparaitre sur les requêtes moins compétitives, à faible volume, pour lesquelles la production de contenu de qualité n'était pas optimale. La génération de contenu avec IA pourrait permettre de traiter ces requêtes auparavant délaissées à moindre cout et d'augmenter la concurrence dessus. Mais il me parait peu probable que la longueur moyenne des contenus positionnés augmente significativement, étant donné que Google recherche plus la qualité que la quantité."

Ainsi, les SEO sondés insistent sur les risques encourus avec l'utilisation de l'IA générative. Ce qui pourrait permettre à Google de freiner l'inflation de mots dans les contenus. "Les premiers constats montrent qu'on peut voir une surenchère de mots avec l'IA générative", livre Christian Méline. "Quand c'est facile, on a tendance à en faire des tonnes. C'est humain, dans le genre "tant que je gagne, je joue", comme disait Coluche. Mais comme ces contenus disparaissent vite des SERP, attention… Du même coup, la longueur excessive est peut être, dans l'absolu, un signal pour Google. Aussi, pour ceux qui écrivent 'humainement', il ne faut pas qu'ils cherchent à rallonger à cause de cette concurrence."

"Je ne vois pas seulement plus de mots, mais surtout une avalanche de nouveaux contenus sur Internet, ce qui va poser un défi à Google et aux autres moteurs de recherche", lance de son côté Olaf Kopp, co-fondateur d'Aufgesang. "Google a toujours eu des problèmes d'indexation ces dernières années et cela ne va pas s'arranger. C'est là que le concept E-E-A-T pourrait être la solution."

Humain et IA en amont

Rappelons qu'actuellement, pour connaitre plus précisément le nombre de mots requis pour chaque SERP, différents procédés sont utilisés en amont par certains SEO. Ils privilégient l'humain, la machine ou les deux. "J'utilise une méthode manuelle pour regarder le top 10 positionné dans Google et m'inspirer de ce qui existe pour faire mieux", lance Nicolas Plantelin, head of SEO et directeur associé chez Ad's up. "Et je me sers de différents outils pour affiner et être mieux optimisé : YourtextGuru, pour définir tout le champ lexical à utiliser et des outils comme Authoritas ou Myposeo pour détecter les types de résultats dans Google."

"Pour déterminer le nombre de mots, nous utilisons un module complémentaire de navigateur comme Word Counter Plus ou des outils comme TermLabs", note Olaf Kopp. "Lors de la détermination, il est important de ne prendre en compte que le contenu principal, sans les en-têtes, les pieds de page ou les sidebare. La plupart des outils du marché ne parviennent pas à extraire ces éléments. Pour identifier les termes sémantiquement pertinents pour le sujet, nous utilisons des outils d'analyse TF-IDF comme Termlabs. Cela permet d'identifier les entités pertinentes qui décrivent un thème."

Si les SERP ont chacune leur propre nombre de mots, certaines tendances peuvent aussi se dégager. "Sur des requêtes informationnelles, on va généralement être sur des contenus plus longs, avec en moyenne 800 mots par contenu. Les requêtes transactionnelles vont être plus courtes, aux alentours de 300 à 400 mots", assure Jean-Baptiste Bessière. "Sur certaines thématiques, comme les assurances ou les crédits, des sujets assez sensibles, on va avoir en moyenne 2 000 mots, voire plus pour les premiers résultats."