Optimisation de Google Discover : ce que Google vous dit, ou pas

Optimisation de Google Discover : ce que Google vous dit, ou pas Au-delà des règles écrites dans les guidelines de Google à propos de Discover, certaines stratégies semblent porter leurs fruits.

Pré-installé sur Android, Google Discover propose un flux de contenu personnalisé à l'utilisateur en fonction de ses centres d'intérêt, de ses historiques de recherche, de son emplacement et de son activité dans d'autres applications. Pour y accéder sur iPhone, vous pouvez passer par l'application Google ou le navigateur Chrome.

Les titres clickbait bien représentés

Dans le document intitulé "Discover et votre site web", le moteur de recherche américain conseille notamment d'"utiliser des titres de page qui traduisent l'essentiel du contenu, sans essayer de manipuler le taux de clics". L'utilisation abusive de titres clickbait peut même rendre inéligible à Google Discover. Mais, dans les faits, d'après une étude réalisée par Lily Ray, SEO chez Amsive Digital, sur des articles ayant reçu plus de 500 000 clics sur Discover au cours des 16 derniers mois, les titres remplis d'émotions, voire "racoleurs" ont obtenu le CTR, c'est à dire le taux de clic, le plus élevé. Voici un petit florilège de termes utilisés : "affole encore la toile", "vire à la bagarre", "cash"….

Egalement, d'après cette étude citée, les titres comportant des interrogations formulées de façon à ce qu'il faille cliquer pour obtenir la réponse génèrent près de 15% de CTR. Ce qui équivaut environ, pour information, au CTR moyen du lien situé à la troisième ou quatrième position sur le search classique. "Les petits sites pratiquent souvent ce style de titres", avance Fabien Raquidel, consultant SEO. " Ils doivent davantage "vendre" leur contenu pour exister face aux "gros" sites. Et Discover aime les chiffres ou les questions dans les titres, un peu sur le modèle d'un magazine féminin."

"Les gens utilisent le flux Google Discover de la même manière qu'ils utilisent le fil d'actualités des réseaux sociaux", explique Enrick Pierre de la Brière, fondateur d'Optimum Circle. "L'un des moyens les plus simples d'augmenter le trafic Google Discover consiste à rédiger des titres accrocheurs qui incitent les internautes à cliquer. Les gens parcourent en effet  leur flux Google Discover d'une main et décident en une fraction de seconde s'ils cliqueront ou non sur l'article. Les méthodes de clickbaiting peuvent marcher à court terme mais vous risquez un ajustement manuel sur les articles de votre site et de pénaliser l'ensemble de votre contenu."

Le contenu " inattendu" quand même mis en avant ?

Toujours dans le document intitulé "Discover et votre site web", Google demande d'éviter "les tactiques visant à attirer le maximum d'internautes possibles avec des contenus tape-à-l'œil, provocateurs ou scandaleux." Il s'agit selon lui de "créer des contenus utiles, fiables et axés sur l'humain." Aussi, comme sur le search, l'EEAT, pour "Experience, Expertise, Autorité et Confiance", doit permettre au géant américain de "prioriser (les contenus) qui semblent les plus utiles."

Mais là encore, la différence entre le search et Discover semble grande. Dans les faits, certainement  pour mieux correspondre à la manière de lire sur mobile, Google met souvent en avant un contenu plus léger ou amusant que sur le search. L'esprit des médias sociaux et de TikTok n'est pas loin. "Finance, impôt, canicule, météo, voyages, nouvelles lois… sont autant de thématiques actuelles qui fonctionnent bien sur Discover", révèle Fabien Raquidel. "Il faut toucher un grand nombre de personnes. Et, contrairement à ce que dit Google, savoir s'ouvrir et s'adapter aux thématiques émergentes. Les sites très thématisés ne ressortent pas toujours bien."

"Si les contenus inattendus correspondent aux thèmes qui fonctionnent déjà sur Discover, il faut en tout cas les tester", explique de son côté Valentin Pletzer, directeur SEO chez t-online.de. "En fin de compte, c'est une question de budget : a-t-on l'argent et le temps pour faire de telles expériences ?" "Il faut aussi comprendre que Discover est plus orienté mobile", narre Enrick Pierre de la Brière. "Les utilisateurs y  sont particulièrement impatients. Parce qu'ils peuvent naviguer sur le Web en déplacement, pendant une pause de travail ou pendant le déjeuner, ils n'ont souvent pas le temps ni la patience. Il faut donc être encore plus mobile friendly que sur search."

Un flux "hasardeux"

Google préfère mettre en garde les référenceurs sur le fait que l'apparition sur Discover n'est pas systématique. "Compte tenu de la nature hasardeuse de Discover, le trafic provenant de cette plateforme est moins prévisible ou fiable que celui de la recherche Google, et doit être considéré comme supplémentaire au trafic généré par la recherche Google", déclare la firme de Moutain View.

C'est en effet une des particularités de ce flux.  "Des articles peuvent ne plus ressortir dans Discover d'un mois à l'autre", confirme Fabien Raquidel. "Chaque mise à jour de Google peut bloquer la visibilité Discover un certain temps. Le plus souvent, ce sont les petits sites qui se prennent une pénalité car ils n'ont pas d'autorité et peu d'EAAT. Mais personne n'est à l'abri. Il ne faut donc pas parier uniquement sur ce flux sur le long terme. "

Enfin, au-delà de stratégies précédemment observées, trois éléments semblent obligatoires à mettre en place pour Fabien Raquidel pour apparaitre dans le flux : "une belle photo, impactante, au format 1280 et 800 pixels minimum. Le thème du CMS ou le design du site va aussi jouer. Le contenu doit être situé sur une page entière de l'article, sans sidebars si possible. Le site doit aussi  être rapide : mieux vaut avoir les indicateurs au vert dans Pagespeed. Et cerise sur le gâteau, "des réseaux sociaux bien faits, avec des boutons de partage. "

Fabien Raquidel insiste sur le fait de pouvoir acheter quelquefois du trafic, surtout pour les petits sites. "Google référence le contenu selon les partages et le trafic externe. Si le contenu fait un peu de trafic sur le search, l'article va directement dans Discover. S'il intéresse du monde, le CTR va monter, il sera partagé et abondamment diffusé dans ce flux d'information." Une façon d'acheter du trafic est de se rendre sur des régies publicitaires comme PopAds, selon lui. "300 personnes coûte entre 1 et 2 dollars. C'est intéressant, car si Adsense peut savoir d'où vient le trafic et pénaliser, ce n'est pas le cas de Google."