Midori : l'OS de Microsoft pour tuer Windows

L'éditeur vient de dévoiler un projet susceptible de remplacer à terme Windows. Un noyau virtuel garantit la sécurité et la fiabilité du système. Cette petite révolution est attendue après Windows 7.

C'est peut être la fin d'une époque, et du modèle commercial qui l'accompagne. Microsoft vient en effet de dévoiler quelques détails à propos de son mystérieux projet Midori, un nom de code qui cache peut être le successeur de Windows. Fini le système fenêtré pré-installé sur les ordinateurs, place à l'environnement virtualisé capable d'exécuter du code à distance.

Ce concept va permettre aux concepteurs de systèmes d'exploitation de régler certains problèmes, du moins en théorie. Tout d'abord, celui de la sécurité des programmes, des accès et des applications, car le noyau devient littéralement indépendant des programmes et des fonctions, il peut analyser en parallèle le code qu'il exécute. D'autre part, il en résulte une meilleure stabilité, car il n'y aurait plus de liens entre un programme et le système d'exploitation qui le lance.

Enfin, cette architecture pourrait même permettre à Microsoft de vendre les systèmes d'exploitation comme des services qu'il faudrait activer sur Internet. L'utilisateur paierait alors un abonnement à l'année, qui lui donne droit comme en entreprise à des mises à jour gratuites. Plus de problèmes pour faire monter de versions les PC, ni d'incompatibilités matérielles car le système d'exploitation devient virtuel et se détache de la machine de l'utilisateur final.

Et ce grand rêve pourrait être disponible plus tôt que prévu, selon les porte-parole de Microsoft. Codé en C#, une première version de Midori est sortie en 2007, et un kit d'aide au développement sous licence a déjà été publié. Ce projet de recherche, bien qu'assez avancé, n'est toutefois pas disponible en mode beta, et n'est pas attendu avant au moins 2012, c'est à dire après Windows 7, le successeur de Vista prévu lui pour 2010.

Fiabilité, sécurité, montée de versions, indépendance vis à vis du matériel sont les atouts du futur Midori

Ce projet est d'ailleurs a rapprocher des travaux entrepris par Microsoft sur Windows Server 2008. Dans la dernière version de son système d'exploitation serveur, Microsoft a mis également l'accent sur la virtualisation à travers son hyperviseur Hyper-V. Celui-ci est inclus directement dans le prix de la licence WS 2008, et propose déjà des fonctionnalités de para-virtualisation isolant le matériel du système d'exploitation pour en partager les ressources.

Lors des TechEd, journées de rencontre organisées par Microsoft chaque année, l'éditeur y annonçait une nouvelle architecture de système d'exploitation. Windows Server 2008 a en effet été conçu sous forme de modules que l'administrateur vient greffer à un système principal minimaliste. Une approche différente du Windows grand public actuel, où un grand nombre de fonctionnalités sont intégrées dans une version standard, disponible pour tous.

La modularité de Windows Server 2008 garantit une plus grande fiabilité et une plus grande sécurité du système, et c'est d'ailleurs sur ce concept que se sont bâtis les distributions Linux. Avec Midori, Microsoft se lance désormais sur les traces de l'informatique à la demande. Citrix, Google avec son projet de Google Desktop, Ulteo, les applications Internet riches et le cloud computing (informatique distribuée) lui ont ouvert la voie.

Cependant, si les industriels semblent convaincus par les bénéfices de la virtualisation et du concept de client léger, il reste à convaincre les consommateurs. Ceux-là même qui depuis près de 20 ans se sont habitués à disposer d'un PC fixe, avec son interface et son système d'exploitation. Outre le défi technologique, il faudra donc relever un défi commercial et marketing.