Le cloud computing, l'informatique de demain ?

Déjà lancés par Amazon, les services de stockage et de calcul en ligne pourraient révolutionner l'informatique d'entreprise d'ici à moins de cinq ans. Google et IBM sont sur le pont, et les DSI pourraient faire leurs valises.

Qu'est ce que le cloud computing ?

L' "informatique dans les nuages" est un concept apparu assez récemment, mais dont les prémices remontent à quelques années, notamment à la technologie des grilles de calcul, utilisée pour le calcul scientifique.

Le cloud computing fait référence à l'utilisation de la mémoire et des capacités de calcul des ordinateurs et des serveurs répartis dans le monde entier, et liés par un réseau, tel Internet. Les utilisateurs du nuage pourraient ainsi disposer d'une puissance informatique considérable et modulable.

Le cloud computing, un produit commercialisable ?

Oui, cette technique est en passe de devenir un business. L'ensemble de puissance de calcul et de mémoire, conçu comme un outil proposé comme un service à des clients par une entreprise est annoncé par certains professionnels du secteur comme l'ultime étape de l'industrialisation des centres de données.

A l'image de la puissance électrique il y a un siècle, la puissance de calcul et de stockage de l'information serait proposée à la consommation par des compagnies spécialisées. De ce fait, les entreprises n'auraient plus besoin de serveurs propres, mais confieraient cette ressource à une entreprise qui leur garantirait une puissance de calcul et de stockage à la demande.

Une couche logicielle de gestion des ressources et d'outils de programmation serait aussi proposée par les propriétaires de cloud computing et ce de manière à rendre utilisable par le plus grand nombre ces ressources informatiques.

C'est dans cette optique que les logiciels en ligne tels que les suites collaboratives peuvent être perçues comme la partie logicielle émergée de cette nouvelle manière de concevoir l'informatique. De même, les systèmes d'exploitation pourraient être proposés à distance. Sur ce point, les technologies de virtualisation, très en vogue à l'heure actuelle, pourraient s'intégrer à plein dans le concept de cloud computing.

Amazon propose ces outils S3 (Simple Storage Service) et EC2 (Elastic Compute Cloud), du stockage et de la puissance de calcul tirée de son infrastructure informatique pour ses clients.

Au niveau du matériel, la puissance de calcul et de stockage n'étant plus nécessaire en local, soit sur l'ordinateur, on peut penser que des terminaux de type clients légers pourraient suffire aux besoins des utilisateurs. Cette nouvelle offre matérielle pourrait se faire en tant que HaaS (Hardware as a Service), c'est-à-dire que le matériel, peu cher, pourrait lui aussi être proposé par des entreprises en usage au forfait.

Dans une certaine mesure, le SaaS (Software as a Service) est annonciateur de cette nouvelle manière de concevoir et de pratiquer l'informatique.

Quels sont les avantages pour l'utilisateur ?

Comme l'usage de l'infrastructure informatique est considéré comme un service, le client n'a pas à se préoccuper du fonctionnement de celle-ci. Par ailleurs, l'agilité et la souplesse de l'offre permet à l'utilisateur de disposer de la puissance informatique qu'il souhaite au moment où il le souhaite, et ce sans devoir acheter des unités de puissance et de calcul qu'il n'utilise pas comme c'est le cas aujourd'hui avec les ordinateurs et les centres de calculs qui sont la propriété des entreprises.

Le cloud computing, fin de la DSI ?

Avec une offre informatique externalisée, les directions métiers seront peut-être amenées à se passer d'une DSI en interne pour faire appel à un prestataire extérieur. Reste que les questions de la confidentialité des données et de la qualité de service au regard du coût de la prestation risquent d'être l'objet de beaucoup d'attentions de la part des décideurs pour choisir, ou non, d'externaliser l'intégralité de leurs ressources informatiques.

Quels sont les acteurs qui s'emparent de ce concept et de cette technologie ?

Amazon a été une des premières entreprises à proposer par l'intermédiaire de ses outils S3 (Simple Storage Service) et EC2 (Elastic Compute Cloud) du stockage et de la puissance de calcul tirée de son infrastructure informatique pour des clients. Le journal le New York Times est par ailleurs client d'Amazon et utilise le S3 pour ses archives en ligne.

Google est le grand champion du cloud computing. L'entreprise a débuté ses activités dans ce domaine avec le projet Google 101, et ce de manière à créer un réseau entre des universités à des fins de recherche. Aujourd'hui, le projet de cloud computing, réalisé en partenariat avec IBM, tend à créer des centres de calculs, appelés clusters, d'une puissance jamais atteinte jusqu'alors.

IBM, dans le cadre de son programme Blue Cloud annoncé en novembre 2007, est en train d'ouvrir des centres continentaux de cloud computing (celui pour l'Europe est basé à Dublin en Irlande). Trois centres existent aux Etats-Unis, un autre est également installé en Chine et un second est en préparation.

D'autres devraient prochainement être réalisés au Brésil, en Afrique du Sud, en Inde, dans la péninsule arabique, au Vietnam et en Corée. Il s'agit en fait d'immenses centres de données, que l'on appelle aussi data fields, à destination d'utilisateurs extérieurs à l'entreprise, qui seront facturés sur l'usage des ressources informatiques mises à leur disposition.

Et certaines grosses entreprises du monde de l'informatique se sont décidées à sauter le pas. Sun Microsystem vient d'annoncer que d'ici à 2015, l'ensemble des centres de calcul de l'entreprise seront virtualisés chez des tiers dans le cadre d'un cloud.

D'autres acteurs, tels EMC Corporation, acteur des logiciels d'infrastructure, s'engagent dans des stratégies de rachat et de croissance externalisée pour mettre au point des offres de cloud computing. EMC vient par exemple de racheter Pi Corporation, un jeune éditeur de solutions de gestion d'informations personnelles en ligne, basé à Seattle.
HP quant à lui propose un service d'impression par le biais de son propre nuage, baptisé CloudPrint.

Alors, à quand l'arrivée de cette technologie dans les entreprises ? C'est pour bientôt. Le cabinet d'étude Forrester annonce que le cloud computing devrait pénétrer le marché des entreprises d'ici à un ou deux ans.