Première success story : Oléane

Alors qu'il termine son service militaire, Jean-Michel Planche crée Apysoft, sa toute première société. Les premiers contrats de développement de logiciels tombent, les embauches démarrent. Mais il se rend rapidement compte que, pour être productive, sa société a besoin d'un générateur de logiciels.

La découverte du mail et des newsgroups a été un vrai choc amoureux

"Lorsque l'on crée un logiciel de gestion, 75% du code est le même... D'où l'idée que nous avons eue de développer un générateur de logiciels, un atelier de génie logiciel, comme on le disait à l'époque", complète Jean-Michel Planche. 

C'est à cette période qu'il découvre le mail et les newsgroups, qui constituent les premières briques d'Internet : c'est son troisième choc amoureux. "En France, nous avions les informations plusieurs mois après les Etats-Unis, centre névralgique de cette révolution qui commençait. Grâce au mail et aux newsgroups, on pouvait avoir les mêmes informations, au même moment. Quand on avait une question, on postait le soir, on avait la réponse le lendemain matin", raconte Jean-Michel Planche.

"Lorsque Steve Jobs a quitté Apple pour créer NeXT, j'ai tout naturellement suivi le mouvement"

Mais le serial entrepreneur ne s'arrête pas en si bon chemin, continuant de suivre ses passions, ses envies et ses idées. Ayant très tôt choisi Unix, il y avait selon lui un très gros travail à faire pour le rendre convivial. "Aussi, lorsque Steve Jobs a quitté Apple pour créer NeXT, j'ai tout naturellement suivi le mouvement. Je n'étais pas du tout Mac - bon matériel, mais logiciel absolument  pas à la hauteur des systèmes Unix de l'époque et complètement fermé - mais le fait que Steve choisisse le noyau Mach était pour moi une garantie d'avoir un logiciel à la hauteur de mes espérances", narre Jean-Michel Planche. De là est née une deuxième activité : Wimsea, l'un des premiers NeXT Center en France.

Oléane deviendra en quelques années un poids lourd de l'Internet français

"En 1991, nous avons gagné l'appel d'offres de NeXT pour gérer sa communauté virtuelle. En face, nous avions comme concurrents l'INRIA et Calvacom. Ce contrat nous a incité à lancer une troisième activité : Oléane, qui a absorbé les deux premières", relate Jean-Michel Planche.

Oléane deviendra en quelques années un poids lourd de l'Internet français, s'arrogeant en 1998 la deuxième rang des FAI français, juste derrière France Telecom. "On doublait de taille chaque année. En 1998, nous réalisions 50 millions de francs de chiffre d'affaires, avec 50 salariés. En 1999, nous étions à 106 millions de francs et 100 personnes...", se souvient Jean-Michel Planche.