Microsoft Ventures se réinvente avec une nouvelle équipe

Microsoft Ventures se réinvente avec une nouvelle équipe Après le départ de Roxanne Varza et l'arrivée de Pascal Fite au poste de CEO de Microsoft Ventures, le programme d'accélération de start-up de Microsoft change de visage.

La septième promotion de l'accélérateur Microsoft Ventures Paris est déjà en plein travail, depuis un mois, sous la houlette d'une toute nouvelle équipe. Nicolas Gaume, qui a remplacé en janvier Jean Ferré au poste de directeur de la division Developer eXperience de Microsoft France, a nommé cet été un CEO pour le programme d'accélération. Pascal Fite, ingénieur télécom, a travaillé chez plusieurs opérateurs (Orange, Bouygues, Eriksson) avant de passer un MBA en 2002 et de se lancer dans le capital-risque, chez IDF Capital, Sigma Gestion, ACG Capital puis Ecomobilité Ventures. Il a ensuite créé ensuite une structure d'accompagnement des start-up, via laquelle il a conseillé la sixième promotion de Microsoft Ventures… Avant de finalement rejoindre le programme. Un nouveau visage arrivé peu de temps avant l'annonce du départ de la figure de l'accélérateur, Roxanne Varza, qui rejoint le projet 1 000 start-up de la Halle Freyssinet.

Pascal Fite, CEO de Microsoft Ventures Paris. © Microsoft

Déjà, Pascal Fite imprègne Microsoft Ventures de sa vision. "Nous voulons axer encore davantage le programme sur le go-to-market, en facilitant l'accès des start-up aux clients, et sur l'international, notamment en interagissant davantage avec les sept autres accélérateurs Microsoft dans le monde" –le dernier a été ouvert à Seattle et le réseau d'alumni dépasse les 450 sociétés. Microsoft Ventures Paris va renforcer le programme en offrant à ses protégées davantage d'entrées et d'emplacements dans des évènements internationaux, comme a pu en bénéficier Kokoroe à Techcrunch San Francisco, en multipliant les échanges informels avec d'autres start-up du réseau ou encore en mettant à disposition les bureaux de l'accélérateur. Des corporates viendront aussi parler de leurs problématiques et difficultés devant les startuppers. Le fonctionnement général, lui, reste le même : deux fois par an, huit à dix start-up intègrent Microsoft Ventures pour quatre mois, gratuitement, sans aucune prise de participation au capital.

Des start-up plus matures, prêtes à attaquer le marché

D'abord axé early stage, Microsoft Ventures s'est peu à peu réorienté pour accueillir des jeunes pousses plus matures, qui disposent déjà d'un produit et sont prêtes pour leur lancement commercial. "On vient un peu avant les VC, pour des start-up qui ont vocation à lever en série A, analyse Pascal Fite. Les start-up trop jeunes passaient à côté de l'amorçage commercial et de la mise à l'international que peut apporter le programme." Les jeunes pousses, quasiment toutes BtoB, sont vite plongées dans le grand bain. "Dès le début du programme, on les envoie chez les clients pour les interviewer, rencontrer leurs fournisseurs, des VC qui connaissent le secteur… raconte Pascal Fite. Au bout de quatre semaines, lors de la synthèse, la grande majorité pivote ou modifie son business model."

Encore jeune -il a été lancé en avril 2012, l'accélérateur n'a pas encore de grandes réussites à brandir. Mais la start-up Les Grappes, qui a bénéficié du programme, vient par exemple de boucler une levée de fonds de 700 000 euros auprès de business angels de renom comme Olivier Bernasson, Pierre Ourliac ou encore Albert Malaquin.

Partenariat avec dix accélérateurs français

De 120 à 500 000 dollars de cloud pour les start-up

Microsoft Ventures compte bien, en tout cas, peser dans l'écosystème tech parisien. L'accélérateur a noué un partenariat avec dix autres accélérateurs français. "On peut compléter leur offre en fournissant des technologies Microsoft", explique Pascal Fite. Concrètement, l'accélérateur fournit à chaque start-up des accélérateurs partenaires 120 000 dollars de cloud sur trois ans (360 000 dollars pour celles de Numa et de Euratechnologies) –le programme fournit 500 000 dollars de cloud à ses propres start-up. "Couplé à une levée de fonds, c'est vraiment intéressant pour les start-up qui n'ont donc aucune dépense IT, analyse le CEO. On met aussi plus de 300 outils Microsoft à disposition." Un bon moyen, aussi, d'évangéliser et d'encourager à utiliser les technologies du géant.