Le divertissement numérique va-t-il tuer nos loisirs "traditionnels" ?

Ces dernières semaines, les annonces de Facebook sur le développement de son Metaverse ont défrayé la chronique. Certains fantasment, d'autres paniquent, certains y voient l'avenir du monde, d'autres sa fin.

Après bientôt 2 ans de crise sanitaire au compteur, on peut très largement affirmer que le divertissement numérique au sens large a transformé nos habitudes, nos loisirs et notre accès à la culture, à l’information et par moment nous a même sauvé de la déprime ambiante !

Doit-on en avoir peur ? Doit-on s’en réjouir ? Doit-on l’opposer au loisir plus traditionnel, extérieur, collectif, présentiel dont on ne peut nier les vertus ?

SVOD, musique en ligne, jeux vidéo, livres audio & numériques… 83% des internautes estiment avoir eu un accès en 2020 à du contenu culturel depuis internet et près de 75% d’entre eux possèdent un abonnement numérique payant… un chiffre qui a évidemment explosé avec la COVID-19 et dont les perspectives de croissance feraient pâlir bon nombre de secteurs.

Vous avez une passion ? elle a son Appli !

Ces dernières années bon nombre de services se sont développés pour répondre aux attentes et aux nouveaux modes de consommation des utilisateurs. Une fois les portes ouvertes enfoncées autour de la SVOD, des Jeux Vidéos ou de la musique en ligne qui connaissent un développement fulgurant, de nouveaux entrants proposent des services innovants, premium qui méritent que l’on s’arrête sur certains exemples :  de la méditation en ligne avec Petit BamBou, du soutien scolaire avec Digischool, des services jeunesse avec Bayam ou Benshi, du coaching sportif, des séries audio ou à lire avec Sybel ou Doors, de la bande dessinée en ligne avec Izneo ou encore des livres numériques, livres audio avec Youboox… bref, les services sont de plus en plus nombreux et nous permettent d’assouvir nos loisirs ou notre soif de connaissance sans lever son nez de l’écran. 

Le temps que nous passons à faire quelque chose, nous ne le passons à faire autre chose ! Quand nous sommes rivés sur nos écrans, nous ne sommes pas sur un terrain de tennis, au théâtre ou plonger dans la dernière BD d’Astérix…  Alors le loisir numérique tue-t-il le loisir « traditionnel », au détriment de quoi le loisir numérique a-t-il pris de notre temps ?

Réponses en quelques chiffres

En 2019 – oui restons sur des périodes comparables – le Covid ayant totalement bouleversé les équilibres :

  • Le Cinéma a connu sa meilleure année depuis 50 ans avec plus de 213 millions d’entrées
  • Le « Spectacle Live » Théâtre, festival, concert a connu une progression de 9% par rapport à 2014
  • Le marché du livre connaît une très légère baisse en 2020 après une augmentation de 5% en 2019
  •  Les licenciés à des fédérations sportives ont augmenté de près de 7% entre 2010 et 2018
  • Le tourisme international a connu une croissance ininterrompue entre 2010 et 2019.

Les chiffres parlent d’eux-mêmes

L’outil numérique est assez extraordinaire, la technologie et les services développés par les éditeurs sont exceptionnels et offrent une qualité de service très addictive, je pense alors que ce temps que nous consacrons à nos écrans vient (plutôt) au détriment de tous ces instants que nous passions précédemment à « ne rien faire », à penser, à réfléchir et par moment à s’ennuyer… un temps certainement précieux et nécessaire.

Mais aujourd’hui, vous avez 2 minutes devant vous, vous sortez votre mobile pour scroller Facebook ou lire L’Equipe, vous avez 15 minutes, vous vous faites une mini-série Netflix ou vous allumez votre playlist Deezer… n’importe où, n’importe quand.

Je ne crois donc pas aujourd’hui qu’il faille opposer « numérique » et « physique », mais plutôt y voir une complémentarité nécessaire qu’il faut apprendre à contrôler à maîtriser mais surtout à s’y adapter.

Il faut faire confiance à l’utilisateur également qu’il faut éduquer dès le plus jeune âge, qu’il faut accompagner dans ses usages mais qui saura faire la part des choses entre son besoin social, relationnel, d’échange qu’il va continuer à développer, et ses activités numériques très spécifiques, qualitatives – peut-être volatiles et individualistes par moment - qui vont répondre exactement à son envie et son besoin à satisfaire à un instant T.  De la symbiose des deux mondes et non de leur opposition seront les femmes et les hommes de ce 21ème siècle.