Le data event driven va révolutionner le SI des entreprises

Gérer son entreprise en temps réel à l'aide d'informations fiables et les plus fraiches possibles reste le must have pour les dirigeants d'aujourd'hui. C'est pourquoi le SI de demain devra faire sa révolution en proposant des fonctionnalités nouvelles comme l'alimentation au fil de l'eau des données et la mise à disposition d'applications alimentées en temps réel, scalables et hautement disponibles. Le data driven, c'est donc le graal pour nos organisations.

Depuis que les SI (systèmes d'informations) existent,  la donnée a été traitée comme une information stockée quelque part dans un fichier ou une base de données. Les comptables ont été les premiers à gérer l'informatique dans nos entreprises et ils avaient souvent la casquette de responsable informatique.  Les données de comptabilité ont été les premières à apporter une valeur ajoutée à l'entreprise et cela permettait aux dirigeants de corriger le cap ou prendre des décisions stratégiques  à postériori mais souvent après une lourde analyse et une consolidation complexe des chiffres.

Depuis plus de 30 ans les entreprises utilisent la donnée en l'analysant à travers des systèmes dit de BI (business intelligence) afin de comprendre ce qui c'est passé et faire de l'aide à la décision.  Tous ces systèmes sont évidement efficaces pour faire des analyses au mois , à la semaine, ou à la journée. Aujourd'hui, l'enjeu de la data est tout autre car elle est devenue complexe, polymorphe et émise de différentes manières sur différentes temporalités. Le SI doit maintenant casser les silos et permettre de mélanger les différentes sources, exemple : les données de production (ERP), les données de retail (CRM ventes), les données de logistique, les données du SAV, etc.

Mais la vrai révolution du data driven est dans la fraicheur des données. Car un événement de vente doit pouvoir déclencher un réapprovisionnement, voir un ordre de fabrication et également décrémenter le stock sur la partie e-commerce. Le graal est donc la détection et la mise à disposition de la donnée au plus vite pour les systèmes et les utilisateurs finaux. Pour ce faire, les technologies de ces dernières années ont beaucoup évolué, permettent d'appréhender un projet de event data bus . 

En effet les acteurs du  cloud proposent des briques de streaming comme Kafka Chez Confluent, KDS ( Kenesis Data Stream) chez AWS, Microsoft Event Bus chez Microsoft. 

Pour avoir des données fraiches il faut pouvoir capturer cette donnée. C'est un autre point important à ne pas négliger, car la capture des données sources modifiées en temps réel reste la clé de la réussite d'un projet event driven. La mise en place d'outils de CDC (Change Data Capture) sera le premier chantier à appréhender. Des éditeurs proposent des solutions clés en main afin de réaliser cette tâche, mais le choix final est complexe mais il doit être drivé par le type de sources, les fonctionnalités et les connecteurs disponibles. Différent  éditeurs se partagent le marché (Stambia , GoldenGate Oracle, IBM infoSphere, Microsoft SQL server Replication , TCVision, Gammasoft, Syniti, Debezium...) 

Schéma général d'un système Event Data Bus 

Un autre point très important, souvent négligé, est la partie sécurisation et conformité. La loi RGPD et les cyber attaques sont d'actualités et on se doit d'avoir prévu "by design",  au départ du projet, cette composante. Car si on doit rendre disponible les données à grande échelle sans filtre et pouvoir les mélanger dans notre event data bus, on doit savoir qui y accède et comment. La délégation n'excluant pas le contrôle, l'event data bus devra vérifier et publier des données qu'aux seuls acteurs identifiés et il devra également gérer la cryptographie de bout en bout. Le masking des données dites sensibles (exemple avec les données personnelles des clients) devra être géré par les systèmes sources. En effet, l'event data bus est la pour transporter les données et non pour les transformer. 

Le dernier point, qui sera sans doute le plus compliqué : faire changer les habitudes. L'implication de tous les acteurs DSI, métiers, direction permettra de comprendre que cette innovation va changer la façon de travailler des entreprises. Il faudra remettre en question certains process, certains métiers et en inventer de nouveaux.

Le champ des possibles s'ouvre maintenant pour imaginer des applications intelligentes avec une connaissance et une réactivité immédiate. Ceci bénéficiera, sans aucun doute, à nos organisations de plus en plus complexes, aux employés et bien sur aux clients. La révolution est en marche.