Robomart, la start-up du CES qui veut disrupter la vente de produits frais

Robomart, la start-up du CES qui veut disrupter la vente de produits frais Cette épicerie autonome va déambuler sur les routes de San Francisco dès cet été. D'un clic, les clients pourront la solliciter et y acheter les fruits et légumes de leur choix.

On trouve de tout à l'Eureka Park. Il faut dire qu'avec près de 800 stands, l'espace d'exposition du CES dédié aux start-up fourmille d'activité depuis son ouverture lundi dernier. Car dans l'antre de l'hôtel Sands de Las Vegas se trouvent sans doute quelques-unes des prochaines licornes.

Parmi elles, le JDN met un petit billet sur Robomart, un service qui entend disrupter le marché de la vente de produits frais, fruits et légumes. Situé entre un stand de robots qui se "battent" en réalité augmentée et un autre pour une caméra qui permet de collecter des informations sur sa voiture, le stand d'Ali Ahmed, le fondateur de Robomart, met en scène un prototype miniature d'épicerie autonome sur roues.

"Le consommateur n'aura qu'à appuyer sur un bouton pour faire venir cette dernière puis il pourra l'ouvrir à son arrivée, depuis l'application. Il choisit ensuite les produits qui le tentent et, une fois que son choix est fait, il est facturé en ligne", nous explique Ali Ahmed. Cette expérience "sans friction" est rendue possible par le développement d'une technologie en cours de brevetage qui permet de contrôler les courses effectuées grâce à un système qui mixe caméras, capteurs et machine learning. Un concept similaire à la technologie "Just Walk Out" déployée par Amazon dans ses magasins sans caisse, Amazon Go.

Le marché des produits frais est énorme, estimé à près de 600 milliards de dollars dans le monde par Kantar Worldpanel et c'est pourtant une toute petite fraction qui a migré en ligne, à peine 5% selon la même source. "Une enquête nous a permis de découvrir que 85% des Américains âgés entre 26 et 44 ans n'achètent pas de fruits et légumes en ligne car ils estiment que la livraison à domicile est trop onéreuse et parce qu'ils veulent pouvoir choisir chaque produit eux-mêmes, souligne Ali Ahmed. Ils étaient 65% à déclarer vouloir faire appel à un robomart une fois par semaine."

"A peine 5% du marché des produits frais a migré sur Internet..."

Même un géant comme Amazon, à qui tout semble pourtant réussir, semble peiner à trouver le bon modèle alors qu'il vient d'annoncer la suspension de Fresh dans cinq états américains et le rachat de Whole Foods pour pouvoir s'appuyer sur des points de vente physiques. Des acteurs comme Instacart et Shipt (racheté 550 millions de dollars par les supermarchés Target) se sont eux-aussi positionnés sur ce créneau de la livraison de produits frais.

Fondateur de Dispatch, un service qui se propose de livrer tout et n'importe quoi, Ali Ahmed finance les débuts de Robomart sur ses propres fonds après avoir revendu sa part dans Dispatch à ses actionnaires. Ali Ahmed proposera ses robomarts à la location pour une durée de 24 mois et les accompagnera de stations de chargement sans fil dédiées, d'applications en marque blanche ainsi qu'un système de management de la flotte. "Au total, ça revient moins cher que d'ouvrir un nouveau magasin", assure-t-il.

Sur les routes californiennes cet été

Les robomarts embarquent les technologies de deux des géants du marché de la voiture autonome : celle de Lidar pour tout ce qui est relatif à l'évolution de la navette dans un environnement physique (localisation, détection d'obstacles…) et celle de Nvidia dont les processeurs graphiques dopent les navettes à l'intelligence artificielle. Un système de réfrigération interne s'assure quant à lui de préserver la fraîcheur des aliments proposés au sein de l'étalage sur roues.

Le premier prototype taille réelle a déjà fait l'objet d'une batterie de tests et Ali Ahmed espère pouvoir déployer sa première flotte de robomarts d'ici cet été en Californie. "Nous avons des discussions poussées avec de nombreux retailers et espérons pouvoir annoncer notre premier deal très rapidement." Pour rappel, la Californie a autorisé en octobre dernier le déploiement des véhicules autonomes sur les routes ouvertes d'ici mi-2018."Nous travaillons en bonne entente avec le Département des véhicules motorisés (DMV) et les organisations municipales pour déployer ce genre d'appareils qui ne se déplacent pas à plus de 40km/h."