Crise de l'euro : les scénarios de sortie possibles Les pays faibles quittent la zone euro

les pays faibles quittent la zone euro.
Les pays faibles quittent la zone euro. © JDN

1. Les plans d'aide n'y auront rien fait. L'économie grecque est trop fragilisée pour être en capacité de réduire drastiquement son déficit. Appelés à la rescousse, les pays forts dont l'Allemagne s'opposent à une monétisation de la dette ou même à un accroissement de l'aide. La Grèce est contrainte de faire défaut, au moins partiellement.

2. Les grandes banques européennes perdent plusieurs milliards sous la forme de créances devenues sans valeur. Certes l'exposition à la Grèce a été limitée ces derniers mois grâce aux rachats d'obligations par la BCE sur le marché secondaire. Mais les marchés ne l'entendent pas de cette oreille : le défaut de la Grèce et son lâchage par ses partenaires les rendent encore plus soupçonneux envers les autres pays dits faibles et les établissements financiers européens. "Que feront les banques françaises et allemandes vis-à-vis des dettes italiennes et espagnoles, s'interroge Jean-Jacques Rosa. Devront-elles accepter de les faire figurer dans leurs bilans à leur valeur de marché plutôt qu'à leur valeur nominale, ce qui ne serait pas loin de mettre ces établissements en faillite ?". Conséquence de la panique grandissante, les dettes espagnoles, italiennes et portugaises au minimum sont boudées par les marchés.

3. Les pays faibles se retrouvent dans l'impossibilité de se financer sur les marchés, qui leur demandent un rendement top élevé. Après le précédent grec, "les autorités de ces pays pourraient réexaminer leur politique, estime Jean-Jacques Rosa. Il pourrait être tentant pour elles de faire également défaut sur une partie de leur dette".

4. Constatant leur incapacité à se développer avec un euro fort et face au mécontentement grandissant de leurs opinions publiques, les pays faibles décident de faire défaut et de se retirer de la zone euro. Logique, puisque "les pays qui ont le plus besoin de dévaluer sont ceux dont les coûts ont le plus augmenté dans les dernières années : les pays du Sud ou même du Centre comme la France", rappelle Jean-Jacques Rosa. Et Michel Dévoluy ne croit pas à une union des pays faibles : "Il n'est pas raisonnable d'un point de vue politique que des Etats acceptent de former une union à statut faible. Et dans une logique de dévaluation compétitive, ils préféreront reprendre leur monnaie nationale."

5. En sortant de la zone euro, les pays faibles procéderont effectivement à une dévaluation compétitive. Mais selon Michel Dévoluy, "leur sortie de l'euro s'accompagnerait d'une perte de crédibilité qui nuirait à leur commerce international. On leur prêterait beaucoup moins car ils auront démontré leur fragilité financière. Surtout, l'opération sera extrêmement lourde. Il faudra renégocier les contrats passés en euros, les dettes, les salaires. Et il ne faut pas oublier que quand on dévalue, on exporte davantage, mais on importe également à un coût plus élevé. Au final, cela ne peut marcher qu'avec une paupérisation de ces pays qui se mettraient à exporter des produits à faible valeur ajoutée."